mai
17
2015

Burundi: Les journalistes ont peur

Peur et panique, ce sont les sentiments qui règnent au sein de la population burundaise et des journalistes des médias privés attaquées lors de la tentative de coup d’État. 
Quelques heures après son retour à Bujumbura, le Président Pierre Nkurunziza a adressé son discours à la nation. Menaçant, il a prévenu toute personne qui serait tentée une fois encore de semer le désordre dans le pays. Il a même lié le coup d'Etat échoué aux manifestants contre son troisième mandat.
La société civile burundaise a réfuté catégoriquement cette liaison  et a fait savoir que les manifestations reprendront très tôt le matin de ce lundi 18 mai 2015.
Selon des informations fournies sur place, la population de Bujumbura semble profiter du peu de calme qui règne dans la ville pour faire des stocks alimentaires. D'autres font des retraits bancaires, d'autres encore s'alimentent en eau et en électricité prépayée. "Nous avons tous très peur depuis qu'ils ont détruit les radios, on ne pourra même plus savoir ce qui se passe réellement, nous ne savons pas ce qui nous attend demain", disent certains témoins contactés par Infos Grands Lacs.

En plus de la population, les journalistes eux aussi ont peur. Une liste des journalistes à arrêter  aurait été  mise en place. "Bob Rugurika, le Directeur de la RPA (la radio la plus écoutée  au Burundi) et ceux d'Isanganiro et de Bonesha sont  à la tête  de cette liste", explique le Président de l'Observatoire de la Presse Burundaise (OPB), Mr Innocent Muhozi, par ailleurs directeur de la Radio Télé Renaissance. qui, lui, refuse de fuir.

Umutoni Adeline, journaliste d’Isango Star au Rwanda, pour Infos Grands Lacs.
 

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