jui
09
2017

Des détenus graciés depuis 6 mois par le président Nkurunziza sont toujours en prison

En effet, lors de son message de vœux à la nation burundaise pour l’an 2017, le président Pierre Nkurunziza a annoncé une mesure de décrispation pour environ 2 500 prisonniers condamnés pour diverses infractions. Parmi les 58 membres du parti politique MSD bénéficiaires de la grâce présidentielle, sept croupissent encore en prison.  

Le maintien en détention de ces sept membres du parti politique MSD (mouvement pour la Solidarité et la Démocratie), pourtant graciés depuis janvier 2017, suscite des inquiétudes en eux-mêmes, au sein de leurs familles biologiques et politiques mais également chez leurs amis et connaissances.

Pour rappel, accusés d’avoir participé à « un mouvement insurrectionnel et atteinte à la sûreté intérieure de l’État » par la justice burundaise alors qu’ils étaient en pleine manifestation pacifique à la permanence nationale de leur parti sise à Kinanira, plus de 65 membres du MSD ont été arrêtés le 8 mars 2014 dont 58 ont été ensuite condamnés et emprisonnés. Avec la grâce présidentielle de janvier 2017, certains ont été libérés mais seuls 7 demeurent en détention, à savoir : Clément Hatungimana, Roger Muhizi et Donatien Niyonkuru emprisonnés à la prison centrale de Mpimba dans la zone Musaga (Sud de la capitale de Bujumbura) ; Jean de Dieu Bigirimana et Daniel Rugonumugabo détenus dans la prison de Gitega (Centre du pays) ; Nathal Ndayongeje et Gérard Nahimana incarcérés à la prison de Rumonge (Sud du pays).

Le Burundi, un océan d’injustices ? 

« Nous croupissons encore en prison puisque la commission chargée de la mise en application du décret portant mesure de grâce présidentielle nous a retiré de la liste des bénéficiaires alors que nous réunissons toutes les conditions requises par la grâce », s’indigne l’un d’eux. 

Ainsi, la commission du ministère de la Justice chargée de mettre en application le décret a demandé aux victimes de faire recours. Le recours a été fait et mais la suite est toujours une impasse : « le recours, il n’a rien donné. Sinon il faut dire que le silence qui se fait sentir explique l’incapacité de la commission dont il s’agit ici à répondre aux préoccupations des victimes. », Observe un analyste indépendant. 

Cependant, ces détenus s’inquiètent et demandent qu’ils soient libérés comme l’ont été les autres de la même situation qu’eux. 

Selon le porte-parole du MSD, Epithace Nshimirimana, « cette détention témoigne encore de l'injustice infligée au MSD et à ses membres depuis sa création». Il ajoute également que « le MSD n’a jamais cessé de demander la libération de ses membres détenus injustement, mais rien n’a changé ; plutôt le régime de Nkurunziza Pierre continue sa chasse à l’homme pour les membres du MSD ». 

Depuis le 23 janvier de l’année en cours, le gouvernement burundais a entamé le processus de libération d’au moins 2 500 prisonniers, y compris ceux dont les peines devraient être commuées, toujours dans le cadre de la mise en œuvre de la grâce présidentielle annoncée par le président Pierre Nkurunziza. Mais l’on reste toujours sans nouvelle des 7 membres du MSD qui auraient dû recouvrir aussi comme tant d’autres la liberté depuis janvier 2017 à travers cette grâce présidentielle. 

Rappelons que ces libérations visaient la « consolidation de la réconciliation nationale et le désengorgement des prisons pour permettre à ceux qui y restent de vivre dans des conditions acceptables » selon la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Aimée-Laurentine Kanyana. Selon le rapport SOS-Torture Burundi N°55, à la fin du mois de décembre 2016, la population carcérale atteignait 10.051 détenus dont 5 067 prévenus et 4 869 condamnés, 108 mineurs et 73 nourrissons gardés avec leurs mères au Burundi, pour une capacité d’accueil de 4 194 places.

Il n’est jamais tard, on espère que le régime de Nkurunziza Pierre finira par libérer ces détenus graciés depuis janvier 2017 qui réclament leur libération ainsi que des milliers d’autres militants injustement détenus. Dans l’entente de ce jour, on leur souhaite de rester courageux et déterminés.  

imburi.info

 

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