mai
03
2018

Génocide perpétré conte les Tutsi: Octavien Ngenzi et Tito Barahira de retour devant la justice française

La tension était palpable mercredi aux assises de Paris, au premier jour du procès en appel de deux anciens maires rwandais : Octavien Ngenzi et Tito Barahira condamnés en 2016 à la prison à vie pour leur participation au génocide perpétré contre les Tutsi dans leur village en avril 1994.

Pour ce second procès, les nouveaux avocats des accusés s'inscrivent dans une stratégie de pilonnage: refus de voir les débats filmés, dénonciation des faibles moyens de la défense, recours pour faire cesser des publications "attentatoires à la présomption d'innocence" sur le site d'une partie civile, volonté de recroiser le fer sur la genèse du génocide au Rwanda...

Octavien Ngenzi, 60 ans, et Tito Barahira, 67 ans en juin, qui se sont succédé à la tête de leur bourg rural de Kabarondo, dans l'est du Rwanda, sont restés placides face aux premières escarmouches. Respectivement en détention depuis 8 et 5 ans, ils ont toujours nié leur implication dans les massacres.

Le premier est assis seul sur le banc des accusés, chandail clair et fines lunettes. Le second, toujours sous dialyse pour une insuffisance rénale, a retrouvé son fauteuil bleu, plus confortable.

Ils avaient été jugés coupables de "crimes contre l'humanité" et "génocide" et condamnés à la peine maximale. La plus lourde condamnation prononcée en France en relation avec le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, après celle - confirmée en appel - de l'ex-capitaine de l'armée Pascal Simbikangwa à 25 ans de réclusion, pour génocide et complicité de crime contre l'humanité.

Echapperont-ils cette fois à la prison à vie? C'est l'enjeu majeur de ce second procès

L'accusation avait situé les bourgmestres au cœur de la machine génocidaire: un Ngenzi "opportuniste", qui a "basculé du côté obscur", et un Barahira "granitique", qui "a nié l'existence du génocide". "Nous attendons la confirmation d'un verdict qui a entendu la détresse des victimes", a déclaré à l'AFP Alain Gauthier, président d'une association à l'origine de la plupart des enquêtes liées au génocide en France.

Comme en 2016, des dizaines de témoins seront entendus, venus du Rwanda ou en visioconférence. Au total, 34 victimes ou associations se sont constituées parties civiles, avec l'espoir de voir "confirmer la fin de l'impunité" en France, où quelque 25 procédures liées au génocide sont en cours.

justiceinfo.net

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