mai
27
2015

Interview. Antoine Kaburahe: “La survie de Iwacu est une question de mois”

La possibilité d’imprimer 3.000 copies quelques jours après la tentative de putsch militaire raté relevait de l’impossible, mais ils l’ont fait. Leur présence en ligne et leurs 150.000 fidèles internautes sont aussi un miracle en soi opérationnel au Burundi, “notre capacité de survie reste extrêmement fragile”. Dans cet entretien accordé à Infos Grands Lacs, Kaburahe explique les difficultés immenses auxquelles lui et sa rédaction doivent faire face. “Malgré la destruction de tous les médias privés, malgré les pressions énormes que nos journalistes subissent au quotidien, nous sommes restés debout. Mais pour combien de temps? Comme n’importe quel autre journal dans le monde, Iwacu vit en partie grâce aux recettes publicitaires, mais elles ont chuté de 70% depuis le début de la crise. Si le contexte politique ne change pas, notre survie sera une question de mois”. Un, voire deux, pas plus. Il y a donc urgence. “Et pas uniquement pour Iwacu”. Au nom de tous les médias privés burundais, Kaburahe a décidé de lancer un appel aux donateurs internationaux: “Nous avons besoin d’une aide immédiate pour nous permettre de nous relancer et ne pas disparaitre”. Définitivement.

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).