“Il va falloir reporter les élections [burundaises] pour aller vers un processus transparent et inclusif, avec une véritable capacité” de favoriser “la liberté d’expression”. C’est ce qu’à déclaré au micro d’Infos Grands Lacs le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, au terme de la session du Conseil européen sur le Burundi qui a réuni à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne.

“Des radios ont été détruites, il n’y a pas de capacité de s’exprimer à travers les médias, nous devons donc trouver une formule pour reporter les échéances”, a ajouté Didier Reynders, qui assure que “la Belgique et la Communauté internationale” réfléchissent à la manière “d’aider à reconstruire les médias” burundais attaqués le 14 mai dernier, “car il faut se donner le temps de permettre un vrai débat démocratique, et un débat démocratique passe par la liberté d’expression”. “Le gouvernement burundais semble aller dans le même sens, nous verrons bien”, a par ailleurs déclaré le ministre des Affaires étrangères belge, qui a exprimé toute son inquietude “sur l’évolution en matière des droits de l’homme et de la situation humanitaire dans le pays. Il faut éviter que la violence ne l’emporte et que le pouvoir au Burundi ne se lance dans des mesures violentes à l’égard des putschistes, des manifestants et de la société civile”.

Tout en reconnaissant “la légitimité du president Nkurunziza et celle du gouvernement qui est en place”, Didier Reynders rappelle avoir dit au chef de l’Etat burundais “qu’une troisième candidature risquait de provoquer pas mal de troubles dans le pays, et c’est ce que l’on voit aujourd’hui”. Pour le chef de la diplomatie belge, “il faut en revenir au dialogue et à la capacité de se retrouver autour de l’esprit des accords d’Arusha”.

Propos recueillis à Bruxelles par Joshua Massarenti, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).