déc
17
2017

L’artisanat au service du développement de l’EAC

« Réunir les artisans de la sous-région et créer une plateforme pour l’échange de nouvelles technologies et la facilitation des opportunités de développement économique »; tels étaient les objectifs de la 18ème foire des artisans et artistes de l’EAC organisée pour la deuxième fois au Burundi. Cela dans le but d’étendre le marché des produits fabriqués localement.

« L’objectif de cette exposition est de rassembler les artisans, les micros entrepreneurs, les petites et moyennes entreprises artisanales de la région de l’Afrique de l’Est pour qu’ils ouvrent de nouvelles frontières de marchés pour leurs produits et en même temps de combler les écarts technologiques qui subsistent entre eux », a précisé Pélate Niyonkuru, ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme.

Elle a expliqué que cet événement est très important du fait qu’il contribue au développement socio-économique de la communauté et à la lutte contre le chômage. Elle a précisé que cette foire génère des revenus, modernise et adapte la science et les nouvelles technologies. «Au Burundi, cet événement a pour objet d’inciter à l’achat et à la promotion des produits fabriqués localement par des artisans locaux», a-t-elle indiqué.

Témoignages

 « La participation à la 17ème foire tenue en Ouganda en 2016 a été bénéfique pour moi, car j’ai gagné beaucoup de clients et aujourd’hui quand je suis à Bubanza, je peux vendre mes produits électroniquement sans problèmes, car j’ai créé une connexion avec mes clients en Ouganda. J’étais chômeur et voilà que maintenant j’ai déjà acheté ma parcelle », a fait savoir Planet Marie Niyonkuru, une mère de trois enfants, artisan burundaise, rencontrée à la foire.

A la question de savoir si la clientèle au Burundi est disponible, Mme Niyonkuru a expliqué que les clients viennent à compte-gouttes, car les Burundais n’aiment pas les produits fabriqués localement. Ils préfèrent acheter les objets étrangers malgré la modicité leur pouvoir d’achat. «En Ouganda et au Kenya, les clients sont nombreux par rapport au Burundi. Tous mes produits ont été vendus quand j’étais en Ouganda. Les clients aiment nos produits. Vraiment dans ces pays, il y a de l’argent. Tout participant a eu son bénéfice », a-t-elle témoigné. Elle a indiqué que c’est la 2ème fois qu’elle participe à la foire de l’EAC et a demandé aux autorités de l’EAC d’enlever toutes les barrières pour faciliter le libre échange entre les artisans de l’EAC et d’organiser des foires pareilles pour permettre l’échange d’expériences et de nouvelles technologies. Elle remercie la Chambre Sectorielle d’Art et d’Artisanat pour la bonne collaboration et pour avoir rassemblé les artistes et les artisans pour la promotion de leurs produits.

«La participation à cette foire permet de rencontrer des commerçants, des entrepreneurs et des artisans de la région des Grands Lacs», a précisé Evelyne Munezero, une femme artisan de Nyanza-Lac. Elle a ajouté que la foire permet surtout aux artisans et aux commerçants de connaître la tendance au niveau marketing dans la région et même en Afrique.

Les objectifs de cette foire

Adalbert Hakizimana, directeur exécutif de la Chambre Sectorielle d’Art et d’Artisanat (CHASAA) a expliqué les objectifs de cette foire. Il a précisé que parmi les objectifs de cette foire, figure l’interconnexion entre les artisans et les consommateurs qui va permettre l’équilibre de l’offre et de la demande afin de faciliter l’écoulement des produits des artistes et des artisans de l’EAC. « C’est une occasion pour les artisans et les artistes de créer des réseaux pour promouvoir la qualité de leurs produits et échanger les expériences. C’est un évènement qui permet aussi la convergence entre les artisans et les artistes de l’EAC en général et ceux du Burundi en particulier », a indiqué M.Hakizimana. Il a ajouté que le secteur informel joue de plus en plus un rôle déterminant dans la croissance et le développement des économies de la sous-région.

Il a également souligné le rôle de cette foire organisée ici au Burundi en mettant un accent particulier sur l’aspect économique. Il précise que plus de 800 artisans et artistes de la sous-région sont logés à Bujumbura. Ce qui permet l’entrée des devises qui constitue, à son tour, une valeur ajoutée pour l’économie burundaise.

A la question de savoir pourquoi les produits fabriqués localement ne sont pas consommés par les Burundais eux-mêmes, il a fait savoir que peut-être c’est la faiblesse du pouvoir d’achat de la population burundaise avant d’ajouter que les Burundais n’ont pas encore ouvert leurs esprits au monde extérieur pour promouvoir les produits locaux.

Signalons que cette foire se tient chaque année dans les pays de l’EAC et la 19ème foire va se tenir au Kenya l’année prochaine.

burundi-eco.com

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