mai
10
2016

Manœuvres d'intimidation à l'encontre de Moïse Katumbi

Des partisans de Moïse Katumbi ont été arrêtés, et une enquête le concernant, motivée par des considérations politiques, a été ouverte, indique l’organisation Human Rights Watch, HRW.

Les autorités de la République démocratique du Congo, RDC, ont arrêté au moins 27 collaborateurs de Moïse Katumbi, qui est candidat à la présidence du pays, et d'autres membres de partis d'opposition depuis fin avril 2016, selon HRW. Le ministre congolais de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête concernant Moïse Katumbi le 4 mai, le jour même où ce dernier a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.

Ces arrestations ont été effectuées entre le 22 avril et le 7 mai à Lubumbashi, ville du sud du pays où Katumbi est basé, et dans ses environs. L'enquête ouverte à l'encontre de Katumbi pour son prétendu « recrutement des mercenaires, [parmi lesquels] plusieurs anciens militaires américains », semble inspirée par des motifs politiques, a déclaré Human Rights Watch. Le 7 mai, le parquet général de Lubumbashi a convoqué Katumbi à comparaître le 9 mai.

« Les arrestations et les agressions commises à Lubumbashi semblent consister en autre chose que les habituels cas de harcèlement policier, mais plutôt en des actes visant précisément un prétendant à la présidence et ses proches partisans », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait faire marche arrière d'urgence et s'assurer que les partis d'opposition et tous les citoyens congolais soient en mesure d'exprimer librement leurs vues et de se rassembler pacifiquement. »

Le 24 avril, la police a tiré des cartouches de gaz lacrymogène sur Katumbi et une grande foule de manifestants pacifiques à Lubumbashi, afin d'empêcher le déroulement d'un rassemblement d'opposition lors duquel Katumbi devait prendre la parole. Les permanences de deux partis d'opposition à Lubumbashi ont été récemment vandalisées.

Le ministre de la Communication congolais Lambert Mende a déclaré à Radio France Internationale (RFI) que la police avait « utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les gens qui voulaient gêner la circulation [à Lubumbashi] ». « Il y a eu quelques arrestations administratives. Mais sans grandes conséquences, à mon avis, » a-t-il ajouté.

Source : Human Rights Watch 

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