sep
27
2017

Permis de travail et de résidence : un lourd fardeau pour les employeurs du Burundi

Les permis de travail et de résidence font partie des obstacles majeurs auxquels sont confrontés les employeurs du Burundi. Cela au moment où le Burundi a signé le protocole du marché commun de la Communauté Est Africaine opérationnel depuis 2011 d’après Callixte Nkurunziza, assistant du secrétaire général et coordonnateur des projets à l’Association des Employeurs du Burundi (AEB).

Jusqu’au troisième trimestre 2014, l’inspection générale du travail et de la sécurité sociale avait perçu pour le compte du trésor public une taxe sur l’emploi des étrangers d’un montant de 101 340 905 FBu. Au moment où le Burundi a ratifié le protocole du marché commun de la Communauté Est Africaine (CEA), Callixte Nkurunziza indique que cette taxe ne favorise pas les entrepreneurs burundais qui sont entrés déjà en compétition avec ceux des autres pays de la CEA.

Selon lui, les autres Etats membres de la CEA ont simplifié la procédure d’obtention des permis de travail et de résidence en les mettant sous la responsabilité d’une même autorité (service de l’immigration qui est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur). Nkurunziza fait savoir que l’Etat en profite, car il devient facile de connaître les statistiques des travailleurs étrangers qui sont dans le pays. De surcroît, ils ont supprimé les frais des permis de travail et de résidence. Ce qui permettra aux employeurs d’engager le personnel qualifié et compétent qu’ils ne trouvent pas dans leurs pays d’origine à un coût qui n’est pas exorbitant, précise Nkurunziza. Il ajoute que cela augmente le niveau de compétitivité via l’élimination des barrières à la libre circulation des travailleurs dans toute la région en modifiant et en harmonisant leurs systèmes nationaux d’octroi des permis de travail et de résidence

Le Burundi n’a pas encore harmonisé les permis de travail et de résidence

Selon toujours Nkurunziza, le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya ont harmonisé jusqu’à zéro les permis de résidence et de travail sans même penser à l’application du principe de réciprocité. Nkurunziza précise qu’en Tanzanie le permis de travail s’octroie actuellement à 1000 USD par an alors qu’auparavant il s’achetait à 2500 USD par an. Seulement le Burundi n’a encore manifesté aucun geste d’harmonisation des permis de travail et de résidence alors qu’il a intégré la CEA en 2010, s’inquiète Nkurunziza. Au Burundi, on acquiert le permis de résidence à la Police de l’Air, des Frontières et des Etrangers (PAFE). Le permis de travail est s’acquiert au niveau du  ministère de la Fonction Publique, de la Sécurité Sociale et du Travail. Nkurunziza souligne que les procédures d’octroi de ces permis sont longues au Burundi. Cela est la cause majeure du niveau élevé de la clandestinité pour échapper à la taxe sur l’emploi des étrangers et au permis de résidence.

L’inadéquation formation-emploi

Selon toujours Nkurunziza, ces barrières qui fragilisent l’intégration régionale s’observent au moment où le système d’enseignement du Burundi est en arrière par rapport aux autres pays de la CEA. Les institutions universitaires au Burundi forment pour former. Elles ne tiennent pas compte des besoins du marché du travail, du dynamisme des entreprises et de l’évolution de la technologie. Et d’ajouter qu’elles ne disposent pas d’équipements modernes. Et Nkurunziza de se demander où les entreprises du Burundi vont trouver un personnel qualifié et compétent. Par contre, le protocole de la CEA sur le marché commun en son article 10 stipule que les travailleurs ont le droit de circuler librement dans les pays de la CEA et d’être traités au même pied d’égalité que les nationaux.

Signalons que le ministère de la Fonction Publique, de la Sécurité Sociale et du Travail met en application l’ordonnance ministérielle nº 660/086/92 du 17 février 1992 portant réglementation de l’emploi  des étrangers au Burundi qui en son article 12 prévoit que l’employeur qui recourt à l’emploi d’une main d’œuvre étrangère est tenue au paiement d’une taxe calculée sur la base de 3% du salaire annuel brut du travailleur.

burundi-eco.com

 

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