Chassés des homes universitaires par décision du Ministre de l’Enseignement supérieur, les étudiants de l’Université du Burundi demandent protection à l’Ambassade des Etats-Unis au Burundi.

Bujumbura, en ce 30 avril. Il est 16 heures. Sous un ciel noirci de fumées des pneus brûlés, victimes du 3e mandat de Pierre Nkurunziza, une file indienne d’étudiants, sac-à-dos, valises sur la tête, les traits tirés, ventres affamés n’ayant pas mangé la veille, se forme devant l’ambassade des Etats-Unis.
On en dénombre 426. Un chiffre qui change à chaque minute.
Gorge sèche, abattu, un des étudiants partage sa déconfiture : « C’est la deuxième journée sans manger. Depuis ce mercredi 29 avril, les services sociaux ont été coupés. Le matin de ce 30 avril, on nous a intimé l’ordre de vider les campus. Nous sommes ici pour demander refuge, car presque les étudiants qui restaient au campus n’ont pas de famille ici en ville ».
Officieusement, les étudiants seraient victimes d’être soupçonnés d’être les meneurs des manifestations qui rythment le quotidien de Bujumbura depuis bientôt une semaine.
Coup dur pour le gouvernement du Burundi avec cette visite du Sous-Secrétaire d’Etat en matière de démocratie, des droits de l’homme et du travail, Tom Malinowski. Ce dernier n’ayant pas caché sa déception et celle des Etats Unis suite à la décision du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat contrairement à ce que stipulent les Accords d’Arusha.