Les bateaux reliant le Burundi à la Tanzanie et à la RDC se raréfient
Les bateaux qui relient Rumonge à Kigoma en Tanzanie sont devenus plus que rares au port commercial de Rumonge. Ceux reliant Rumonge aux petits ports de l'Est de la RDC ont déjà commencé à suivre le mouvement. Les congolais estiment exorbitante la taxation de l'Office Burundais des Recettes et celle appliquée par l'Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire.
Depuis bientôt deux mois, les bateaux faisant le transport Rumonge –Kigoma via le lac Tanganyika ont réduit leur fréquence au port commercial de Rumonge. Un bateau en moyenne et par mois effectue ce trajet selon de petits commerçants burundais rencontrés à ce port. Les taxes douanières appliquées par l’OBR (Office Burundais des Recettes) sur les produits importés de la Tanzanie doublées des frais d'accostage passés de 10000fbu à environ 200 dollars américains par bateau et par jour d'accostage ne sont pas de nature à encourager ce trafic selon les mêmes sources.
Les bateaux congolais ont commencé à suivre le mouvement depuis deux semaines. Lesdits bateaux ne reviennent pas quand ils retournent en R.D.C. Ce jeudi 10 septembre 2015, un seul bateau, à la place de plus d'une dizaine d'habitude les lundis et les jeudis, provenant de la RDC avait fréquenté le port commercial de Rumonge avec une cargaison du Mukeke (sorte de poissons) fumé. Selon certains de ces congolais interrogés, ils travaillent à perte avec l'application de la taxation au kilo de leurs marchandises contrairement aux taxes antérieures. Avec les frais d'accostage exigés par l'Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire à Rumonge, le climat n'est plus d'affaires à Rumonge selon ces congolais.
Les petits commerçants burundais, les échangeurs de monnaies, les dockers et toutes les personnes qui vivaient grâce à ce port redoutent déjà sa fermeture et demandent au gouvernement burundais de revoir ces mesures dans le sens de leur survie.
Il n'y aura pas de fermeture de ce port, rassure Félix Nkurunziza, Directeur des opérations douanières à l'OBR. Selon lui, la loi doit cependant être respectée. Il reconnait que la taxation forfaitaire au départ appliquée par l'agent de l'OBR à Rumonge sur les produits congolais n'avait aucune base légale. Elle doit donc se distinguer de celle appliquée sur les produits tanzaniens, donc de l’EAC (East African Community) à laquelle le Burundi et la Tanzanie ont adhéré. Au Directeur des opérations douanières à l'OBR de demander aux congolais d'attendre l'adhésion de leur pays à la communauté. Du reste, poursuit-il, l'OBR est une institution technique et n'envisage ni la fermeture de ce port ni une quelconque révision de la mesure, à moins qu'une décision politique ne soit prise.
Jean Pierre Misago, Infos Grands Lacs