oct
26
2015

Bururi : Discrimination envers ceux qui adhèrent à la vasectomie

97 hommes des provinces de Bururi et Rumonge qui ont récemment adhéré à la vasectomie, une des méthodes contraceptives modernes sont menacés d’être discriminés par certains de leurs voisins et certains des représentants des confessions religieuses qui confondent cette opération avec la castration. L’administration provinciale de Bururi demande que toute personne qui intimiderait les adhérents à cette méthode soit traduit en justice et punis conformément à la loi.

Ces 97 hommes, originaires des localités de Kivuruga et Gasanda en commune et province de Bururi et de la province de Rumonge, ont subi la vasectomie au début du mois d’octobre 2015, en commune Rumonge où se déroulaient les activités de la campagne de sensibilisation des hommes pour adhérer aux méthodes contraceptives modernes. Une campagne qui a été organisée par l’Initiative d’Appui au Développement Humain durable (IADH).

Depuis le jour de l’opération, certains parmi ces hommes disent qu’ils subissent des menaces d’être discriminés par certains de la population et certains des représentants des confessions religieuses qui confondent la vasectomie avec la castration.

Au cours d’une réunion d’échange sur l’état des lieux des activités qui se déroulent dans le domaine de la santé à Bururi organisé ce mardi 20 octobre 2015 par le Bureau Provincial de la Santé en collaboration avec l’association IADH à l’intention des partenaires, les participants ont évoqué le cas du curé de la paroisse catholique de Bururi qui, en pleine culte, a conseillé les fidèles de refuser la vasectomie en disant qu’il s’agit d’une castration.

Certains des représentants des confessions religieuses qui participaient à cette réunion se sont montrés contre les méthodes modernes contraceptives qu’ils qualifient comme des méthodes contraires aux valeurs morales et chrétiennes.

Selon Dr Jérôme Sinkibashikako médecin directeur de l’hôpital de Rumonge expert en matière de vasectomie, et Dr Désiré Nduwimana médecin directeur provincial, aucune conséquence n’a été enregistrée chez les adhérents à cette méthode moderne contraceptive, car les hommes qui ont subi cette opération continuent normalement les rapports sexuels. Ils déplorent néanmoins que les rumeurs et les barrières religieuses et culturelles restent la cause principale de la non adhésion à cette méthode.

Le constat est que les représentants des confessions religieuses, les médecins et d’autres personnes avec qui nous sommes entretenues restent convaincues que la démographie galopante est une problématique au Burundi. Ils demandent qu’il y ait beaucoup de sensibilisation sur ces méthodes surtout sur la vasectomie. Juvent Ndayikeza, conseiller socioculturel au cabinet du Gouverneur de Bururi demande que toute personne qui menace les gens qui ont subi la vasectomie soit dénoncée et punie conformément à la loi car il serait contre le programme du gouvernement.

Vous saurez qu’en province de Bururi le taux d’adhésion aux méthodes contraceptives n’a pas encore dépassé 17%.

Zénon Nzambimana

Journaliste correspondant de la RTNB/Bururi

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