De Bruxelles - À la veille du Sommet UE-Afrique sur les migrations qui se tient aujourd’hui et demain à La Vallette (Malte), la Haute Représentante de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-Présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a concédé une interview exclusive à un pool de médias africains, dont Infos Grands Lacs, et notre partenaire Vita/Afronline (Italie).

Dans cet entretien, la chef de la diplomatie européenne a abordé les problèmes liés à la sécurité et aux conflits en Afrique. Face aux doutes concernant la tendance à mettre les partenaires africains en première ligne sur des crises comme celle du Burundi, Mogherini a défendu la politique étrangère de l’UE : « il n’y a pas de désengagement de l’Union Européenne en Afrique », mais « il s’agit de faire les choses différemment et ensemble, à savoir : changer l'état d'esprit. Ce dont nous avons besoin, aussi bien l'Europe que l'Afrique, c’est un partenariat renforcé pour faire face à des défis communs, de la sécurité à la migration, en passant par les investissements et le changement climatique. Et ensemble, nous pouvons promouvoir les valeurs démocratiques, les droits humains et l’État de droit. Que ce soit au Burundi ou dans d'autres pays en Afrique, ou ailleurs dans le monde ». « Dans le même temps », poursuit Federica Mogherini, « tout comme l'Union européenne a la responsabilité d’affronter des défis majeurs qui touchent ses citoyens, ceci est aussi valable pour l'Union africaine et les organisations régionales du continent ».

« Nous travaillons sans relâche pour résoudre les crises actuelles, de la Libye - où nous sommes prêts à soutenir l'installation d'un gouvernement d'union nationale - à la région des Grands Lacs », a rappelé la responsable du Service des Relations Extérieures de l’UE. « Mais nous ne pouvons pas simplement nous limiter à réagir aux crises, la résilience permet de faire en sorte qu’un conflit soit moins susceptible de se produire ».

La résilience des pays africains est selon la Haute Représentante de l’UE en matière de politique étrangère « au cœur de la coopération européenne au développement avec l'Afrique. Lorsque les institutions d’un État sont solides, lorsque l’État de droit est respecté, lorsque les droits de l'homme sont garantis, lorsque l'économie se développe, et lorsque les jeunes peuvent trouver une place dans leurs communautés, alors il est beaucoup plus difficile de voir l’instabilité se propager ».

Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en partenariat avec Afronline/VITA (Italie)