La CNLG invite la justice française à suivre le pas de la raison
Dans son communiqué de presse, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) salue la décision de la section espagnole d’Interpol. Celle-ci a annulé les mandats d’arrêt émis contre 40 hauts officiers de l’armée rwandaise. La CNLG invite la justice française à en faire autant.
Depuis l’émission de ces mandats d’arrêt, la CNLG n’a cessé d’appeler les autorités espagnoles à leur annulation. Elle salue donc aujourd’hui la juste décision de la section espagnole d’Interpol, d’informer les autres polices nationales des Etats Membres de l’annulation des notices rouges diffusées à l’encontre de 40 militaires rwandais.
S’appuyant sur ce pas effectué par la justice espagnole, la CNLG appelle la justice française à faire de même. Malgré le long chemin reste à faire, comme le dit le communiqué : « Il reste beaucoup à faire pour que la justice française fasse le même pas que la justice espagnole. »
Selon ce communiqué de ce lundi 23 novembre, le juge français Jean-Louis Bruguière a inspiré son homologue espagnol quant à la méthode à utiliser et aux résultats à atteindre, à savoir la déstabilisation de l’Etat rwandais, car ayant été à l’origine de l’émission des mandats d’arrêt à l’encontre de 9 militaires rwandais.
L’implication des officiers militaires français dans le génocide perpétré contre les tutsis
Ce même communiqué dénonce le rôle qu’a joué la “France Turquoise” dans le génocide de 1994 contre les tutsis. Les membres de cette association française sont désignés comme les maîtres penseurs du génocide. « On peut citer à titre illustratif les généraux Jacques Hogard, Jean-Claude La Fourcade, Jacques Rosier et Michel Robardey clairement impliqués, en qualité de supérieur hiérarchique, dans des crimes commis au Rwanda notamment lors de l’opération Turquoise, » peut-on lire dans ce communiqué.
La raison d’être de tous les membres fondateurs de l’association France-Turquoise est la justification du rôle de ses membres dans le génocide perpétré contre les Tutsi, le déni de sa planification et la diabolisation gratuite des autorités rwandaises, dénonce le communiqué. Ce dernier continue en disant que « déjà en plein génocide, alors qu’ils étaient au cœur de l’opération Turquoise, le colonel Hogard et le général La Fourcade refusaient de reconnaitre l’existence du génocide en cours et ne cachaient pas leur sympathie pour les extrémistes responsables du génocide. »
Ce communiqué a tenu à rappeler qu’en plein génocide, le 27 avril 1994, Alain Juppé, alors Ministre des Affaires étrangères et l’Élysée recevaient Jérôme Bicamumpaka, le ministre des affaires étrangères du gouvernement qui était en train de commettre le génocide, ainsi que Jean-Bosco Barayagwiza, l’un des hauts responsables du génocide.
Jusqu’en août 1994, la Banque de France a financé les auteurs du génocide. La Banque Nationale de Paris (BNP) a honoré le règlement de plusieurs contrats de livraisons d’armes en plein génocide. Par l’entremise du ministère de la Coopération, la France a assuré la fourniture d’armes, de munitions et de matériels aux Forces armées rwandaises alors que celles-ci organisaient l’exécution systématique des Tutsis.
La CNLG appelle donc la justice française à être rendue en soulignant que : « La justice où qu’elle soit demandée et rendue, doit être indépendante et respectueuse des peuples. La justice française devrait comprendre cela et suivre le pas de la raison. » La CNLG réclame donc ce droit pour l’honneur des victimes et des survivants du Génocide.
IGIHE