Bruxelles – « La RDC est au bord de l’explosion, aussi bien en raison de l’instabilité politique à Kinshasa que de l’insécurité qui règne dans l’est du pays. Et si la RDC explose, c’est l’Afrique qui explose. » De retour d’une mission de quatre jours en République démocratique du Congo, l’eurodéputé Elena Valenciano n’a pas mâché pas ses mots pour dénoncer au cours d’une conférence de presse organisée hier au Parlement européen par le Groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), la crise irréversible qui risque de frapper la RDC d’ici la fin de l’année. « Il est grand temps d’agir car le dialogue politique qui est en cours au Congo-Kinshasa est très loin d’être inclusif .» Un avis que partage le Président du Groupe S&D, Gianni Pittella, qui accuse « le Président Joseph Kabila de ne pas vouloir quitter le pouvoir » et demande « à la Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, d'utiliser tous les instruments dont dispose l’Union européenne pour agir en RDC, y compris au travers de sanctions individuelles pour la stabilité du pays. »

Dans cet entretien accordé à Infos Grands Lacs, Elena Valenciano partage les conclusions d’un rapport de mission sur la RDC qui sera rendu public aujourd’hui, soit à quelques jours du prochain Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévu lundi prochain et au cours duquel les Etats Membres se pencheront sur la situation en RDC. « Au prochain Conseil, l’UE devra clarifier sa position sur le dialogue politique congolais qui est en cours car elle ne peut pas à la fois en dénoncer les contours et l’appuyer à travers le Comité international de soutien au dialogue ».

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec Afronline/VITA (Italie).