Bujumbura a célébré le 2ème anniversaire du putsch manqué
13 mai 2015 -13 mai 2017, deux ans jour pour jour après le coup d’Etat avorté contre le Président Pierre Nkurunziza en déplacement à Dar es-Salaam. Pour commémorer cet événement, le Ministère de l’Intérieur a organisé ce samedi des marches manifestations dans toutes les provinces du pays.
A Bujumbura, des milliers de personnes ont répondu à l’appel du Ministère de l’Intérieur. Ils brandissaient des pancartes et scandaient des slogans contre toute forme de prise du pouvoir autre que par la voie des urnes.
Ces centaines de manifestants venus de la plupart des quartiers de la capitale s’étaient donné rendez-vous au rond-point de Ngagara sur la place des Nations Unies en face de la Permanence Nationale du CNDD-FDD.
Ce périmètre était noir de monde et tous ces manifestants ont pris la direction du centre-ville en empruntant le boulevard du Peuple Murundi. Destination : la Place de l’Indépendance.
Au peloton de tête de cette marche-manifestation pour fustiger le coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, certaines autorités comme le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Deo-Guide Rurema.
Le Maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa ainsi que l’assistant du Ministre de l’Intérieur, Thérence Ntahiraja étaient également présents de même que quelques parlementaires élus dans la circonscription de Bujumbura.
Lors de cette manifestation, tout ce monde a marqué un petit arrêt devant l’Ambassade du Rwanda, juste le temps de chanter à tue-tête l’hymne national ″Burundi Bwacu″.
Ils ont également marqué une petite pause en fac du bâtiment abritant la radio Bonesha FM, une station indépendante vandalisée au lendemain du putsch manqué.
Et là, les manifestants ont tenu à rappeler que c’est notamment sur les ondes de cette radio que le Général Godefroid Niyombare, l’auteur du putsch raté a prononcé son discours annonçant le renversement du Chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza.
Le 13 mai, une date à marquer d’une pierre noire
Lors de cette marche, une doléance s’est dégagée dans les appels de ces manifestants : ils ont réclamé qu’il y ait des avenues baptisées, ″Avenue du 13 mai 2015″, pour célébrer le coup d’Etat manqué.
«Il faut que cette date reste dans nos mémoires, c’est très important de demander que cette date soit inoubliable au Burundi», a appelé Térence Ntahiraja, porte-parole du Ministère de l’Intérieur.
«Le Burundi a connu des difficultés depuis longtemps. Il y a eu des coups d’Etat répétitifs. Tous ces gens qui ont fait des putschs n’ont jamais été sanctionnés et c’est cela tout le problème», a-t-il rappelé. Pour ce porte-parole du Ministère de l’Intérieur, il est grand temps de dire non aux coups d’Etat.
Selon lui, ce qui s’est passé en 2015 porte la marque de ce qui se déroulait dans le passé au Burundi : «C’est-à-dire qu’il y a une persévérance d’un groupe d’antidémocrates qui ont tenté de renverser le pouvoir en 2015», a avancé Térence Ntahiraja.
Cet assistant du Ministre de l’Intérieur a indiqué qu’en tant que délégué du Ministre, il va présenter à ce membre du gouvernement ces doléances de milliers de Burundais réclamant des avenues en mémoire du 13 mai 2015.
«J’espère que le Ministre va présenter notre demande au gouvernement et je ne doute pas qu’il y ait une suite favorable à nos doléances», a-t-il tenu à rassurer.
Pour rappel, le putsch raté du 13 mai 2015 est intervenu au moment où des manifestations contre 3ème mandat controversé du Président Pierre Nkurunziza battaient leur plein.
Après l’annonce de cette candidature en avril 2015, le pays est plongé dans une crise politico-sécuritaire. Un certain nombre de Burundais ont perdu la vie, des cas de tortures et de disparitions se sont multipliés. D’autres milliers de personnes se sont retrouvées sur le chemin de l’exil.
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