Rapport accablant des ONG sur les droits de l’Homme
La FIDH a sorti conjointement, mardi 4 juillet, un rapport avec cinq organisations burundaises. Elles sont formelles quant à la recrudescence des atteintes aux droits de l’Homme.
«L’absence de perspective d’alternance politique légale et démocratique serait de nature à inciter certains opposants à privilégier la voie armée », lit-on dans le rapport de ce mardi 4 juillet sur le Burundi, co-rédigé par la Fédération internationale de défense des droits de l’Homme (Fidh) et cinq organisations burundaises aujourd’hui dans la clandestinité.
Selon ces organisations, le risque de constitution et de renforcement des rébellions voire de reprise d’une guerre civile ne devrait pas être sous-évalué « au regard de l’impasse politique et démocratique dans laquelle le président Nkurunziza a plongé le pays». Elles préviennent des conséquences «dramatiques» pour la stabilité de l’ensemble de la sous-région en cas de non alternance au sommet de l’Etat.
Elles laissent entendre qu’une partie des Imbonerakure est formée militairement, encadrée et utilisée à des fins répressives. Ils sont utilisés, indiquent-elles, pour « appliquer la politique autoritaire et répressive du régime, terroriser la population, la surveiller, la contrôler et diffuser l’idéologie du parti». Et d’estimer leur effectif à 20.000.
Les dites organisations accusent les autorités d’instrumentaliser la crise politique en cours : «Elles désignent, dans des discours publics ou des réunions privées, les Tutsi, l’une des ethnies minoritaires, comme les responsables de la déstabilisation actuelle du pays.» Elles laissent entendre la poursuite de la «répression aux dynamiques génocidaires », dénoncée conjointement par la Fidh et la Ligue Iteka en novembre 2016.
« Les militaires des anciennes forces armées burundaises (FAB) à dominante tutsi, appelés ex-Fab, sont victimes d’une répression ciblée accrue et plusieurs centaines d’entre eux ont été assassinés, sont portés disparus, sont détenus ou ont déserté». Elles font savoir également que les fidèles d’Agathon Rwasa, aujourd’hui premier vice-président de l’Assemblée nationale, ne sont pas épargnés : « Ce parti majoritairement hutu, non reconnu par le gouvernement, semble particulièrement visé car il est la principale force d’opposition au Burundi ». Et de soutenir qu’Agathon Rwasa constitue une menace pour le président Nkurunziza dans la perspective des échéances électorales de 2020.
Elles indiquent que la composition ethnique paritaire consacrée par l’Accord d’Arusha est remise en cause dans les corps de défense et de sécurité : « Une majorité de Hutu fidèles au président composent désormais les principaux corps et occupent les postes de commandement au sein de l’armée».
Les efforts entrepris par la communauté internationale après la guerre civile, rapportent-elles, pour faire de l’armée une vitrine du processus de paix en la dépolitisant, en garantissant sa composition multiethnique et son professionnalisme sont ainsi en passe d’être anéantis.
Journal iwacu