Burundi : le parlement européen préoccupé par la situation politique et sécuritaire
Dans une résolution adoptée ce jeudi 06 juillet 2017, le parlement européen condamne « les actes de violence, les meurtres et autres violations des droits de l’homme commis souvent au Burundi par les forces de l’ordre ou des imbonerakures ». Les élus européens déplorent que le gouvernement du Burundi ait ouvert une procédure de retrait du Statut de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. Ils invitent le gouvernement du Burundi à revenir sur sa décision et à coopérer pleinement avec la CPI. Ils prient instamment le Gouvernement burundais de se conformer pleinement à la Résolution 2303 du Conseil de sécurité de l’ONU et d’autoriser le déploiement d’une unité de police de l’ONU pour surveiller la situation sécuritaire dans le pays.
Les députés de l’UE réaffirment son attachement à la liberté d’expression et se disent satisfaits du rôle clé joué par la société civile, les avocats, les organisations de défense des droits de l’homme et les médias. Ils demandent aux autorités burundaises, de lever les interdictions et les restrictions sur ces organisations et reconsidérer la nouvelle législation concernant les ONG étrangères. Ils condamnent l’ethnisation de la crise via la propagande fondée sur une idéologie ethnique.
Le parlement européen recommande le désarmement « des milices » et se déclare extrêmement préoccupé par l’adoption d’une nouvelle loi portant la création d’un corps de volontaires nationaux qui légaliserait les activités de « ces milices ». Il invite l’UE à soutenir les efforts des acteurs régionaux pour résoudre la crise et à appeler toutes les parties prenantes à mettre en application la feuille de route produite par le facilitateur nommé par l’EAC, ancien président tanzanien Mkapa.
Les parlementaires européens estiment qu’il faut clarifier, en collaboration avec l’UA, la traçabilité des fonds alloués aux soldats burundais déployés au sein de l’AMISOM. Ils considèrent que pour qu’il y ait une normalisation des relations avec l’UE, les autorités burundaises doivent mettre en œuvre toutes les dispositions, avant les consultations prévues sur l’article 96 du traité de Cotonou.