aoû
13
2017

En attendant les élections de 2020…

Le coup d’envoi est donné. La famille du président Nkurunziza vient de verser cinq millions de Fbu pour contribuer au financement des élections de 2020. Prêchant par l’exemple, le président s’est lui-même rendu à la Banque centrale ce 7 août.

Il met ainsi en action l’appel qu’il avait lancé aux Burundais à la veille de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance. « Un pays sans institutions est voué à tous les chaos », a dit le chef de l’Etat. Le geste est différemment interprété.

Pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur, l’acte posé est louable. Selon lui, c’est le peuple burundais qui a sollicité, à travers différentes consultations, l’ouverture de ce compte. Notamment à travers la Commission nationale du dialogue inter-burundais. D’ailleurs, pour faciliter la tâche à la population, des comptes seront ouverts dans différentes institutions financières du pays. Le geste est aussi salué par le parti au pouvoir.

Pour l’opposition, c’est une stimulation des partisans du chef de l’Etat. Un moyen de convaincre les siens qui hésitent encore à donner de l’argent. Tous ceux qui se sentent redevables au président seront obligés de contribuer. Par ailleurs, ils estiment que l’appel lancé par Pierre Nkurunziza se veut une obligation « Turabararitse muterere ». Pour d’autres, c’est un message à la communauté internationale qu’il pourrait briguer d’autres mandats.

La levée de fonds pour participer au financement des élections est en soi une initiative citoyenne à encourager. C’est un devoir patriotique. Cependant, pour qu’elle soit un succès, il y a des préalables.

L’article 87 de la Constitution stipule que les élections sont libres, transparentes et régulières. Question : les conditions sont-elles réunies ? Sans se voiler la face ou faire l’autruche, il y a nécessité d’assainir l’espace politique dans notre pays. Par ailleurs, certains administratifs ou militants des partis risquent d’en ôter le caractère volontaire alors que la préoccupation de la plupart des Burundais est plutôt aujourd’hui quoi mettre sous la dent. Enfin, ceci soulève une antinomie : demande de l’appui budgétaire et être capable d’organiser soi-même les élections sans recourir à l’extérieur…

iwacu-burundi.org

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