Des départs en Tanzanie inquiètent l’administration
La police a arrêté 57 personnes à destination de la Tanzanie en 48h, le lundi 14 et mercredi 16 août, respectivement dans les provinces Ruyigi et Ngozi. Les concernées parlent de recherche du travail
36 personnes dont 24 du site des déplacés de la commune Ruhororo en province Ngozi, ont été arrêtées dans la matinée de ce mercredi 16 août 2017, dans ladite commune. Ils étaient à bord de 3 véhicules, type Toyota Probox. Ils voulaient traverser la rivière Ruvubu pour gagner la commune Mutaho de la province Gitega. Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, souligne que leur destination était la Tanzanie. Il confie que l’enquête est en cours pour déterminer les mobiles de ce déplacement. Ils ont été emmenés au commissariat de la province Ngozi.
Contacté, un habitant dudit site qui a requis l’anonymat dit que les 36 personnes arrêtées n’étaient pas que des jeunes. Parmi eux, des hommes de plus 50 ans en compagnie de leurs enfants. Notre source affirme qu’ils allaient chercher du travail à la tâche particulièrement dans des plantations.
«La misère n’épargne personne dans le site et dans ses environs.» Les habitants de ce site tirent le diable par la queue. N’en pouvant plus, ces jeunes se démènent pour résister à cette situation. «Ils cherchent ailleurs notamment en Tanzanie.»
La misère y est pour quelque chose
Ces déplacements vers la Tanzanie sont saisonniers. «Ce n’est pas la première fois que les habitants de ce site et de ses environs s’y rendent à des fins économiques. Ils y passent généralement 2 mois.» Et de souligner que l’afflux est important pendant la période de vacances d’été. «Les élèves en profitent pour se faire en peu d’argent pour l’achat du matériel scolaire, le minerval… »
Selon Mamerthe Birukundi, administrateur de la commune Ruhororo, la démarche des 36 personnes a éveillé des soupçons. «On se demande pourquoi ces gens partent pendant la nuit. Ils ont été arrêtés vers 5h. »
Elle les accuse de vouloir colporter de fausses informations contre le Burundi. «Arrivés sur le territoire tanzanien, nous ne savons pas qu’ils ne vont pas dans les camps de réfugiés pour les empêcher de rentrer».
Cet administratif refuse qu’aucun élève ne fait partie des 36 compagnons d’infortune. Elle reconnaît tout de même la misère dans ce site. M. Birukundi les exhorte à privilégier les voies légales. «Personne ne les empêche de voyager. Mais, qu’ils se procurent des documents auprès de la PAFE.»
Signalons qu’un autre groupe de jeunes en partance pour la Tanzanie a été intercepté par la police dans la nuit du 14 août dernier, sur la colline Musumba, commune Kinyinya en province Ruyigi. Ils étaient au nombre de 21 jeunes. Leur âge est compris entre 12 et 14 ans. Ces jeunes gens ont avancé qu’ils allaient en Tanzanie à la recherche du travail.
iwacu-burundi.org