Un même look pour tous les élèves dorénavant !
Pas de cheveux défrisés, de maquillage, de boucles d’oreilles… pour les élèves des écoles privées. La déclaration de la ministre de l’Education suscite un débat…
Il y a quelques jours, la ministre de l’Education, Janvière Ndirahisha, déclare que désormais les élèves des écoles privées n’auront plus les cheveux défrisés. Pas non plus de maquillage et de boucles d’oreilles, à l’instar des élèves des écoles publiques.
Pour la ministre, la notion de l’uniforme ne se limite pas aux habits, mais s’applique de la tête aux pieds. Tout un débat autour : certains qualifient la décision d’absurde, d’autres donnent plutôt raison à la ministre.
Une mère de trois élèves dit que les parents devraient être libres de décider ce qui est bon ou pas pour leurs enfants. Si une élève a tel look, c’est le choix de son parent. Pour ce parent, ce n’est pas cela qui va gommer les différences entre les élèves. « Un enfant aisé se différencie très facilement d’un enfant moins nanti. Et les élèves ne sont pas dupes ! »
« Je suis tout à fait d’accord avec la ministre…», raconte un autre parent qui a du mal à comprendre comment une élève peut se concentrer en classe avec des cheveux défrisés, du maquillage… Dans ce cas, elle ne se préoccupe que de sa beauté.
Méthode Kubwayo, directeur de l’Ecole polyvalente de Kanyosha (Epoka), est du même avis. Pour lui, les cheveux défrisés, le maquillage, les boucles d’oreilles… sont des facteurs de distraction pour les élèves. Ils sont à l’origine des retards en classe, l’élève perdant son temps devant le miroir… « Les élèves devraient être en tous points semblables, du moins physiquement. »
« Cette mesure ne relève pas de la pédagogie »
Le psychopédagogue, Joseph Ndayisaba, estime que cette mesure n’a rien à voir avec la science pédagogique. Elle relève du domaine des croyances. Pour lui, les capacités d’apprentissage d’un élève ne dépendent pas le moins du monde de son look. « Une élève brillante n’échouera pas parce qu’elle a de cheveux défrisés ! »
De surcroît, la mesure peut frustrer l’élève. « Défriser, se maquiller ou porter des boucles est un comportement normal d’une adolescente. Elles ont besoin de changer d’apparence. »
M. Ndayisaba reconnaît, toutefois, que certaines élèves issues de milieux modestes peuvent développer des complexes. « Elles auront tendance à exiger l’impossible à leurs parents. » Mais cela n’empêche en aucune manière, insiste-t-il, une élève brillante de réussir.