Gishari : grogne des conducteurs des taxi-vélos soumis à une taxe de parking
Le Conseil Consultatif du district administratif de Rwamagana en Province de l’Est, a imposé une taxe de parking de 1000 Frw (1,17$) aux conducteurs des taxi-vélos par mois. Ceux-ci s’y opposent parce qu’ils n’ont pas assez de moyens.
Nsabimana Eric, 23 ans du secteur de Gishari dans le district administratif de Rwamagana, Est, gagne à peine 2000 Frw (2,3$) par jour. Il transporte sur son vélo des clients sur le tronçon Byimana-Gishari (3km). Le soir, il paie 1000 Frw pour la ration de sa famille et doit contribuer chaque semaine 200 Frw destinés à son association des conducteurs des Taxi-vélos "Twiyubake Gishari". Il doit aussi payer chaque mois les frais de sécurité et d’assainissement de son habitat. A la fin du mois, il ne reste que très peut d’agent avec une fatigue cumulée. Ses collègues, mènent la même vie. "Nous sommes dépourvus de moyens financiers pour payer les 1000 Frw tenant lieu de la taxe de parking", souligne Nshimiyimana Eric, qui dénonce l’attitude des dirigeants du district de Rwamagana qui ne les consultent pas au préalable sur toute situation qui les concerne.
"On nous convoque souvent dans des réunions, pas pour échanger des idées, mais pour nous informer des décisions prises", martèle Habineza Elie, conducteur de taxi-vélo depuis septembre 2016 dans le secteur de Gishari. A l’unisson, les conducteurs de taxi-vélos en ont marre avec leurs dirigeants qui ne coopèrent pas. " Je suis conducteur Taxi-vélo depuis 2015. Toutes les fois que les dirigeants nous ont invités dans les réunions, ils nous ont imposé de payer de l’argent sans devoir nous écouter.", s'acharne Nshimiyimana Olivier.
Uwitonze Nelly, agent de l’Office Rwandais des Recettes (RRA) dans le district de Rwamagana réfute les réclamations de ces conducteurs des Taxi-vélos. Elle atteste que les dirigeants coopèrent toujours avec eux. "Nous siégeons dans les réunions pour les sensibiliser du rôle des taxes et impôts dans la construction du pays. Jamais nous les imposons", a-t-elle expliqué le pourquoi des assises de la réunion de ce 15 septembre 2017 qui a regroupé les agents de RRA, ceux du secteur administratif de Gishari et les conducteurs des Taxi-vélos de la même circonscription.
Kyamugabirwa Dorothée, comptable du secteur administratif de Gishari, a, quant à elle, dit que les dirigeants ont d’abord consulté les conducteurs des Taxi-vélos pour examiner s’ils sont capables de payer mensuellement ladite somme. "Il y a toujours un sondage, nous ne pouvons pas imposer arbitrairement une taxe au groupe de gens sans les consulter", a-t-elle précisé.
Chaque année, tous les 30 districts administratifs qui constituent le pays définissent les budgets qu’ils utiliseront, ainsi que les domaines lucratifs qui seront soumis aux taxes. "Si à présent les conducteurs des Taxi-vélos sont sur la liste des contribuables, ce n’est pas étonnant…", fait remarquer Elie Habineza.
Safari Byuma