Certains médias dans le collimateur du CNC
Le Conseil National de la Communication (CNC) vient de prendre des décisions à l’encontre de certains médias. Pourtant, l’exercice du métier est satisfaisant aujourd’hui.
Les décisions ressortent d’une session ordinaire de l’assemblée plénière tenue du 27 au 28 septembre 2017 à Muyinga. « Au cours de cette session, le CNC a relevé des manquements dans un rapport de monitoring. C’était après l’analyse du fonctionnement des médias », fait remarquer Aimée Divine Niyokwizigirwa, vice-présidente et porte-parole du CNC, dans un communiqué de presse lu le 28 septembre à Ngozi. Pour les manquements relevés, elle cite le manquement d’ordre légal et déontologique, le déséquilibre de l’information et le manque de vérification rigoureuse des sources de l’information.
Et de signaler : « Après avoir constaté que jusqu’aujourd’hui certains organes de presse n’ont pas de convention avec le CNC, d’autres n’ont pas de cahiers de charges signés ou actualisés et cela malgré les appels répétitifs du CNC, l’assemblée plénière a décidé ce qui suit : les émissions de la radio CCIB FM+ sont suspendues pour une période de 3 mois à partir du lundi 2 octobre 2017. Cela suite à la diffusion d’un contenu éditorial jugé contraire à l’éthique professionnelle et à la loi régissant la presse ».
A la question de savoir si le CNC avait d’abord mis en garde la radio CCIB FM+ ou si ce n’est pas une manière de faire la publicité à cette station estimée moins écoutée, la porte-parole du CNC apporte la lumière. Mme Niyokwizigirwa a précisé lors de l’émission publique des portes-paroles des institutions publiques tenue à Ngozi le 29 septembre 2017 qu’il y a un stade où la mise en garde n’est plus nécessaire. « Par ailleurs, le CNC n’est pas là pour exercer une pression sur les médias, mais pour prôner le professionnalisme », ajoute-t-elle.
Retrait d’autorisation d’exploitation pour des ex et néo-radios et télévisions
Dans le même communiqué du 28 septembre 2017, les radios Miguel, Citizen, Twitezimbere, Tugirubuntu, RTBF, Ijwi ry’Amahoro (RIA), la radio-télévision « LA VIVANTE IJWI RY’IMPEMBURO », la télévision « TELE 10 BURUNDI », la télévision « VOIX D’ESPOIR », la télévision distributeur « MMDS » se sont vu retirés l’autorisation d’exploitation. Aimée Divine Niyokwizigirwa fait remarquer que ces médias n’ont pas pu démarrer leurs activités. « Il est prévu dans les cahiers de charges qu’un médium qui passe trois mois sans démarrer les activités il est voué à la fermeture. C’est au cas où il a demandé l’autorisation de débuter les activités et qu’elle lui a été accordé », rappelle-t-elle.
A part ces médias, Mme Niyokwizigirwa annonce que l’autorisation d’exploitation est retirée aux radios et télés Bonesha FM, Radio Publique Africaine (RPA), la radio Renaissance et la télévision Renaissance. Elle informe que certains de ces médias n’ont pas respecté les cahiers de charges, d’autres n’ont pas réglé leurs dossiers judiciaires dans les délais donnés par le CNC.
Ces quatre derniers médias ont été détruits pendant la crise de 2015. Alors que leurs dossiers étaient pendants devant la justice, Agnès Bangiricenge, porte-parole de la Cour Suprême affirme dans l’émission des portes-paroles des institutions publiques du 29 juin 2017 que les enquêtes sur ces médias ont été clôturées en juin 2017. « Les dossiers ont été transmis au CNC. Ce qui fait qu’il vient de prendre des mesures conformes à la législation », soutient-elle.
Avertissement
Le communiqué du 28 septembre rappelle également quelques obligations des médias de la presse écrite. C’est le cas de l’obligation de dépôt légal et administratif à défaut de quoi des mesures appropriées doivent être prises à partir du 1er octobre 2017. « Pour les autres publications déjà mises en cause par le conseil, il doivent s’assurer qu’ils mettent en pratique les conseils prodigués. Au cas contraire, des mesures disciplinaires et administratives peuvent leur être infligées », a lu Mme Niyokwizigirwa dans le communiqué.
Appréciation de l’exercice du métier
Malgré les mesures prises par le CNC à l’encontre de certains médias, Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement est satisfait par l’exercice actuel du métier. Toutefois, il déclare que le journaliste doit se conformer à la loi. Et de conclure : « Il faut savoir que la presse est le quatrième pouvoir ».
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