Vers la réhabilitation et la modernisation du port de Bujumbura
Sur l’agenda du programme de développement du transport intégré sur le lac Tanganyika figure le projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura. Les activités prévues sont entre autres l’extension du quai nord, l’acquisition de nouveaux bateaux de transport des marchandises et des passagers, la construction de hangars pour les conteneurs, l’amélioration de la sécurité maritime, etc. Cela permettra d’augmenter de fret des marchandises avec une capacité additionnelle de 6000 tonnes.
« Le Burundi a un manque criant de bateaux pour transporter les marchandises. Les bateaux disponibles ne peuvent pas même transporter la moitié des marchandises qui transitent par le port de Dar-es-Salaam à destination du Burundi », déplore Capt. Dieudonné Dukundane, secrétaire exécutif de l’Agence de Facilitation de Transit des Transports du Corridor Central (AFTTCC). Le fret des marchandises qui passent par le port de Bujumbura est sous la barre de la capacité du port. « Le volume des marchandises du Burundi ayant transitée par les ports de Dar-es-Salaam et Mpulungu en Zambie étaient respectivement des 303 026 tonnes et de 110 140 tonnes en 2016 alors que les études menées projettent ces chiffres aux alentours de 500 000 tonnes par an pour le Burundi uniquement », précise Jean Bosco Ntunzwenimana, ministre des Transports, des Travaux publics et de l’Equipement. Et, à court terme, l’objectif est d’atteindre une capacité additionnelle d’au moins 6 000 tonnes qui comprendrait les bateaux de transports de marchandises et des personnes, ajoute-t-il.
Etat des lieux du port de Bujumbura
La plupart des équipements datent de la période coloniale et nécessitent d’être remplacés. Les grues et les bateaux sont vétustes. Le port est aussi menacé au niveau du bassin portuaire par la sédimentation suite au canal d’évacuation des eaux usées de la zone Buyenzi. La boue et les autres sédiments se déposent régulièrement au niveau du bassin portuaire. Par conséquent, le niveau d’eau est passé de 7 m à 4 m de hauteur. Cela empêche aux bateaux cargos qui transportent de gros tonnages de marchandises de passer par le port de Bujumbura, car leurs coques risquent de toucher le fond. Ce canal menace également le hangar de stockage de thé dans lequel une partie située au-dessus de ce canal s’est affaissée et risque de s’effondrer, explique M. Gérard Nyandwi, directeur général de l’Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire (AMPF).
Il fait savoir que le projet d’extension et de modernisation du port de Bujumbura comporte 4 volets, à savoir : l’extension du quai nord réservé aux produits pétroliers, la construction d’un chantier naval construction et de réparation des bateaux (chantier naval), la déviation des eaux du canal de Buyenzi qui se déversent dans le port et le dragage du bassin portuaire. Et la modernisation du port concerne également la mise en place de nouvelles grues, la conception d’une carte électronique de navigation. Mais aussi l’aménagement de l’espace pour accueillir les passagers.
Quelles sont les voies de sortie ?
Au Burundi comme ailleurs dans les pays riverains du Lac Tanganyika l’extension et la modernisation des ports constitue une urgence. Ceci implique également l’acquisition de nouveaux bateaux de transport de marchandises et de personnes, indique M. Ntunzwenimana.
Le gouvernement Japonais est prêt à débloquer un financement de 28 millions USD pour la modernisation du port de Bujumbura. M. Alphonse Kimararungu, représentant de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), indique que des études de faisabilité (master plan ou plan directeur) sur la modernisation du port de Bujumbura ont été déjà achevées. Et de souligner que les activités pourront démarrer très prochainement. Par ailleurs, Il est prévu une mission d’experts Japonais au Burundi en dates du 13 au 17 novembre pour s’enquérir de l’état des lieux du port de Bujumbura. Donc, les travaux de modernisation du port pourront démarrer avec le début de l’année prochaine, fait savoir M. Kimararungu.
Contribution de la BAD
John Ndikumwami, ingénieur des transports à la Banque Africaine pour le Développement (BAD), la BAD contribue efficacement à la construction des infrastructures routières et ferroviaires qui relient les réseaux routiers du corridor nord à ceux du corridor central. En ce qui concerne le transport lacustre, la BAD a financé les études de faisabilité de la réhabilitation et de modernisation des ports de Bujumbura et Mpulungu dans le cadre du développement du transport sur le lac Tanganyika et quelques projets ont été retenus pour un financement de 25 millions USD. Ce sont notamment la réhabilitation du quai nord pour les produits pétroliers, la déviation des eaux de la rivière Ntahangwa qui se déversent dans le bassin pétrolier, la construction d’une digue de sécurité pour la protection du port ainsi que l’acquisition des équipements de manutention.
Les opportunités du lac Tanganyika
Le lac Tanganyika a plusieurs opportunités pour développer les populations riveraines de ce lac. Ainsi, il constitue d’un atout majeur au niveau du développement des pays qui se trouvent tout autour ou au-delà de celui-ci, car une bonne gestion du lac favorise le développement du transport, du commerce, du tourisme et facilite les échanges entre les peuples, explique M. Daniel Hakizimana, directeur de l’environnement au sein de l’Autorité du Lac Tanganyika. Il parle également de l’aquaculture dont la production peut doubler la prise de poissons au niveau du lac et ses affluents.
Rappelons que le port de Bujumbura est fonctionnel sous un régime concessionnel aux opérateurs privés depuis sa création. La flotte marchande Burundaise est entièrement privée et est détenue par deux sociétés nationales : ARNOLAC (Armement Nord du Lac) et BATRALAC. La capacité totale est d’environ 8 000 tonnes pour les marchandises en vrac, 450 m3 pour les bateaux citernes et 74 conteneurs.
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