L'activité du gaz de pétrole liquéfié qui implique la vente de gaz de cuisine, a été récemment entachée de malversations, certains détaillants ne respectant pas délibérément les mesures standards, alors que d'autres ont l'habitude d'utiliser des bouteilles appartenant à d'autres opérateurs.

Alors que de plus en plus de Rwandais abandonnent le charbon et choisissent le gaz comme source d'énergie pour faire la cuisine ; ils se plaignent de plus en plus de certains revendeurs de gaz qui  ont tendance à recharger leurs bouteilles à moitié, ce qui a incité Rwanda Utilities Regulatory Authority (RURA) à réagir.

Gérard Rusine, Directeur des réglementations sur le gaz et le pétrole au sein de RURA, a déclaré que le régulateur était «conscient de cette mauvaise habitude» chez les revendeurs et cherchait à aller au fond des choses. "La tricherie n'est pas le seul défi majeur dans le secteur du gaz de pétrole liquéfié (GPL). Certains opérateurs font du remplissage illégal de bouteilles. Par exemple, vous trouvez qu'un cylindre appartenant à Société Pétrolière (SP) est en train d'être rempli par un autre fournisseur de gaz, ce qui est inacceptable parce que cela pourrait être dangereux ", a déclaré Rusine.

Gérard Rusine a affirmé que RURA a adopté un règlement révisé pour le GPL qui vise à relever certains défis et à rationaliser la solution de cuisson propre dans le pays."Nous enquêtons et sommes très préoccupés par ces problèmes. Les détaillants et les grossistes de GPL qui sont reconnus coupables de l'une des infractions indiquées dans le nouveau règlement paieront lourdement. " a-t-il averti.

Des sanctions

Le quotidien anglais a  publié des lourdes amendes aux compagnies engagées dans cette  magouille.  A titre illustratif, "Le remplissage d'une bouteille de GPL appartenant à un autre opérateur sans autorisation, entraînera une amende de 10 millions de Frw". De même, le remplissage d'une bouteille de GPL étant inférieure au contenu net marqué sur la bouteille entraînera également une amende administrative de 10 millions de Frw."

RURA exhorte les citoyens rwandais à lui informer sur les compagnies qui pratiquent ces tricheries. "Chaque station-service doit avoir des mesures standards pour aider les acheteurs à identifier si leurs bouteilles sont pleines", a ajouté Rusine.

Les vendeurs réagissent

Ghyslain Shyaka, le superviseur de la station SP Nyarutarama, a déclaré au New Times que les nouvelles réglementations de RURA étaient attendues depuis longtemps.

Liban Mugabo, le directeur général de Safe Gas, s'est félicité de la décision de réglementer le secteur du gaz, affirmant que son entreprise avait subi une expérience «douloureuse» en raison d'irrégularités.

Selon Mugabo, sa compagnie encourt une perte d'environ 400 millions de Frw par an pour le remplissage illégal et a déclaré qu'ils étaient parmi les premiers à demander au régulateur de contrôler les trafiquants errants. «Plus de 60% des bouteilles que nous avons vendues en trois ans ne nous ont jamais été retournées pour être remplies. Il est évident que d'autres concessionnaires rempliraient nos cylindres, ce qui est inacceptable", a-t-il salué la décision de RURA.

Mugabo dit que comme les affaires de GPL continuent de croître au Rwanda, il est impératif que le régulateur RURA «mette en place tous les mécanismes pour le rendre équitable».

Safari Byuma