ZAZA: La mutation de l’identification des migrantes conditionne leur participation aux élections législatives 2018
Alors que le Rwanda s’achemine vers les élections législatives d’ici début septembre 2018, certains citoyens migrants internes dont les femmes résidant dans le Secteur administratif de ZAZA, district de Ngoma, Province de l’Est, s’inquiètent de ne pas pouvoir y participer, car elles ignorent comment muter leur identification à partir de leur ancienne résidence.
A l’occasion d’un débat communautaire organisé à Zaza ce 17 juillet 2018 par l’Organisation « PAX PRESS » sous le financement du Bureau 11.11.11 qui milite pour la promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et la liberté d’expression, la population locale a exprimé son attachement à l’exercice de son droit civique relatif aux électionslégislatives prévues au Rwanda du 02 au 04 septembre 2018.
Au cours du débat, les journalistes ont échangé avec la population présente, toutes les informations relatives aux élections en vue, et certains participants ont manifesté leur indignation de ne pouvoir y participer car ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales pour avoir migrer sans muter leur identification.
Birungi Jacqueline, une trentenaire, qui résidait dans le Secteur Jarama du même district de Ngoma, a migré dans le secteur de Zaza et avoue qu’elle a tenté plus d’une fois de muter son identification, mais que cela n’a pas réussi de telle façon qu’elle n’a même pas participé à la présidentielle de 2017.
Elle a exprimé son indignation en ces termes « Je ne participe pas aux élections alors que je suis rwandaise qui n’ai connu aucune condamnation judiciaire. J’aimerai jouir de ce droit civique comme les autres ».
Pour sa part, Mukaniyonsaba Denise d’une cinquantaine d’années et mère de quatre enfants qui a quitté le secteur Mugesera pour se marier dans le secteur Zaza, elle s’inquiète car sa carte d’identité qui comportait des erreurs, a été retournée aux autorités du secteur Mugesera pour correction, mais elle ne l’a pas encore retrouvée.
Quant à Mukaminani Jacqueline , une quadragénaire mère de trois enfants, originaire du district de Huye dans la province du sud qu’elle dit avoir quitté dans très jeune pour le Burundi ,puis revenue au Rwanda après un divorce et aujourd’hui remariée à Zaza, elle s’inquiète de ne pouvoir être identifiée ni àZaza ni à Huye, car toute sa famille a été exterminée pendant le génocide perpétré contre les Tutsis et personne ne l’y connais.
Mukandinda Francine âgée d’une cinquantaine d’années et qui fait son petit commerce, quant à elle, dit « J’ai une carte d’identité et je vivais jusque récemment au Burundi où je participais aux élections via l’Ambassade du Rwanda au Burundi, mais aujourd’hui que je suis à Zaza, je ne sais comment faire pour paraitre sur les listes électorales pour ainsi voter ».
Bien d’autres cas ont été soulevés pendant le débat et en marge de celui-ci, ce qui a conduit le chargé de l’Etat civil à donner quelques explications.
Dans un entretien avec l’Officier de l’Etat Civil dans le secteur de Zaza, Ntibizerwa Amiel a rassuré toutes ces migrantes en donnant des réponses immédiates aux unes, et demandant aux autres de le contacter au Bureau dans l’un de ces jours afin d’être éclairées sur ce qui doit être fait pour qu’elles puissent de leur droit civique d’élire et d’être éligibles.
A celle qui votait habituellement au Burundi, à l’Ambassade, l’Officier de l’Etat Civil lui a demandé de passer à la Commission Nationale Electorale, plus précisément au Bureau chargé de la diaspora rwandaise pour qu’elle y trouve plus d’éclaircissement sur la procédure qu’elle devra suivre.
A le droit de participer aux élections, tout Rwandais vivant au Rwanda ou à l’étranger pourvu qu’il ait accompli 18 ans révolus au jour même des élections, qu’il soit inscrit sur la liste électorale et qu’il n’ait pas été coupable de toute condamnation judicaire préalable, ou ne soit soumis à toute autre restriction prévue par la loi.
Jean Louis Kagahe