aoû
01
2018

Rumonge, Des femmes apprennent la maçonnerie

Plus d’une centaine de femmes sont entrain d’apprendre la maçonnerie pour pouvoir accéder à l’emploi dans leur communauté. Beaucoup de gens saluent le caractère innovant de ce projet.

50 femmes des collines  Busebwa, Gatete, Mugara et Mutambara en commune Rumonge viennent de passer 2 mois à suivre une formation pratique en maçonnerie, un métier longtemps réservé uniquement aux hommes. Selon Augustin Habonayo, coordonnateur de ce projet au sein du conseil pour l’éducation et le développement (COPED), ce sont surtout des femmes à très faibles revenus qui ont exprimé le souhait d’apprendre ce métier et ont été ciblées dans leur communauté par leurs voisines au cours des séances publiques de validation des listes des bénéficiaires sur leurs collines respectives.

L’objectif principal de ce projet est de combattre la pauvreté par la création de l’emploi en donnant des opportunités aux femmes d’accéder à l’emploi, a précisé le coordonnateur de ce projet.

Parmi ces femmes, on y retrouve des femmes rapatriées, des veuves, des filles chef de ménages, des divorcées, des femmes célibataires, des filles –mères, des femmes Batwa ainsi que des femmes mariées.

Le matériel utilisé dans la formation en maçonnerie  a été accordé par COPED et compte donner à ces femmes un kit de matériel pour maçon après la formation qui va durer 6 mois a précisé  Augustin Habonayo qui coordonne ce projet.

Très engagées et très enthousiastes

En cache poussières, truelles et niveau à eau à la main sans aucun complexe, entrain de construire des maisons, elles sont encouragées et félicitées par diverses personnes.

Auparavant les femmes étaient visibles sur les chantiers comme des aides-maçons uniquement, mais aujourd’hui elles brisent le tabou en devenant des maçons et des charpentiers, a indiqué Violette Mpawenimana, une femme rapatriée de la colline Mutambara.

« Je suis confiante qu’après cette formation de 6 mois en maçonnerie, les conditions de vie de ces femmes vont s’améliorer, car elles auront accès à un emploi de maçon », a déclaré Mme Mpawenimana Elle invite les hommes, les chefs d’entreprises de construction à privilégier le recrutement des femmes comme  maçons ou charpentiers, car certaines auront les mêmes techniques et les mêmes capacités que les hommes.

«  Nous devons briser les tabous pour faire avancer la société », a martelé cette brave femme. Il n’y a plus de métier pour uniquement les hommes ou les femmes. Elle invite le gouvernement et les autres partenaires à appuyer l’entrepreneuriat des femmes par l’apprentissage des métiers qui jadis étaient réservés aux hommes afin d’atteindre leur autonomisation par la création de nouveaux emplois, surtout dans le monde rural.

La réticence de certains hommes reste un défi

Léocadie Nuyungeko, une femme veuve de la colline de Gatete indique que certains hommes sont réticents à libérer leurs femmes afin qu’elles aillent apprendre le métier de maçon, arguant que c’est une perte de temps car elles ne reçoivent rien pendant qu’elles apprennent ce métier alors qu’elles doivent cultiver pour leurs familles.

Elle indique qu’elles ont deux jours de formation par semaine et lance un vibrant  appel aux hommes de libérer leurs femmes car c’est une formation pratique dont les fruits seront palpables après cette formation. Pour la pérennisation de cette formation pratique en métiers, ces femmes à très faibles revenus  dont certains sont vulnérables doivent bénéficier d’un appui multiforme pour qu’elles puissent continuer la formation sans problème.

Signalons que ce projet va durer 6mois et est financé par la conférence épiscopale Italienne.

burundi-eco.com

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