La communauté des réfugiés burundais au Rwanda a entamé une période commémorative de trois jours depuis hier.

Une marche et des activités sportives ont été organisées. Un match de football qui a opposé les réfugiés du district de Gasabo à ceux de Nyarugenge, tous de la capitale Kigali.

Selon le comité d’organisation, c’est pour se souvenir des leurs qui ont été tués ou portés disparus les 11 et 12 décembre 2015 dans la capitale Bujumbura.

Le porte parole de l'armée de l'époque, colonel Gaspard Baratuza avait affirmé la mort d’au moins 87 “rebelles” qui ont mené des attaques contre trois camps militaires de la capitale et le camp de Mujejuru dans la province de Bujumbura.

Cependant les rescapés de ces massacres et familles des victimes avancent un chiffre de plus de 200 jeunes tués dont certains retirés de leurs maisons.

Il y a également eu des moments de témoignages accablants. “Les 11 et 12 décembre pour moi sont des dates noires. J’ai été arrêté et conduit au bureau du Service National de Renseignements (SNR). J’étais accusé d’avoir pris part à une bande de rebelles que je ne connais même pas. J’y ai connu tous les malheurs du monde et j’ai assisté à l’assassinat d’une dizaine de mes amis dans la cellule où nous étions”, a témoigné un jeune d’une trentaine d’années.

Dans son discours de circonstance, le président du comité des réfugiés burundais de Kigali, Patrice Ntadohoka a parlé d’un "carnage" qui a été perpétré par “les forces de l’ordre du Burundi” contre des jeunes qui ont manifesté contre le 3ème mandat du président Nkurunziza.

Ntadohoka accuse les forces de l'ordre d' ''exécutions sommaires de jeunes", en particulier à Musaga, Nyakabiga, Jabe et Cibitoke.

Le comité des réfugiés et les rescapés réclament que justice soit faite et que les responsables et les commanditaires soient punis conformément à la loi.

La commémoration sera clôturée ce mardi par une messe de requiem en mémoire des victimes qui sera dite à Kigali au centre Christus de Remera.

SOS MEDIAS BURUNDI