Fréderic Bamvuginyumvira : «Le rapatriement requiert l’apaisement politique»
Le rapatriement nécessite des préalables. Ainsi réplique Fréderic Bamvuginyumvira, opposant au pouvoir de Bujumbura en exil. C’est à la suite de l’appel du président Nkurunziza à l’endroit des réfugiés dans son message de vœux à la nation. Le chef de l’Etat arguait que la paix et la sécurité sont réelles au Burundi.
Le rapatriement exige un bon climat politique. Celui-ci ne peut être atteint que grâce à un dialogue entre antagonistes. «S’il n’est pas prêt à ce dialogue pour débattre de la gestion de la chose publique, il serait en train de mentir».
L’ancien Premier vice-président de la République rappelle que le départ en exil n’est jamais un choix volontaire. Des opposants ont réchappé alors qu’ils faisaient l’objet de la traque. Il soutient que les meurtres se poursuivent même actuellement.
M. Bamvuginyumvira relève un souci d’ordre diplomatique. «Les relations du Burundi avec les pays frontaliers qui hébergent ces réfugiés ne sont pas au beau fixe». Il doit y avoir, estime-t-il, un bon climat pour que ces pays facilitent le retour de ces réfugiés. «Il faut repenser une politique qui rassure tout le monde».
En outre, dit-il, malgré la demande du président de préserver les biens des réfugiés, ils ont été saccagés et pillés : «Les auteurs, bien que connus, restent impunis».
A défaut de ces préalables, Frédéric Bamvuginyumvira conclut que l’appel du président Nkurunziza serait sans effets.
D’après le président Nkurunziza, en plus de 200 mille réfugiés volontairement rentrés et à peu près 60 mille rapatriés par le HCR, 30 mille autres Burundais ont été refoulés au Rwanda.