Le gouvernement burundais retire ses actions des sociétés privées gestionnaires du café
La mesure a été annoncée par le ministre de l’Agriculture au cours d’une conférence de presse. Le gouvernement burundais avait déjà annoncé son intention de récupérer la gestion de la filière du café il y a quelques mois.
La mesure concerne quatre sociétés privées qui intervenaient dans le secteur café. Le ministre de l’Agriculture leur a demandé de remettre le matériel du gouvernement qu’elles utilisaient au nouvel organe de l’État qui va gérer cette culture, l’ODECA (Office pour le Développement du Café). «C’est cet organe qui va donc s’occuper de toutes les activités qui étaient confiées à ces organes issus de la politique de désengagement de l’État dans la filière café, qui sont les SOGESTALS, SODECO, la CNAC et INTERCAFÉ », a-t-il précisé.
Le matériel que ces sociétés doivent remettre est constitué du matériel mobilier, immobilier et roulant, les stocks des intrants, et autres outils liés à l’encadrement, l’outil industriel de production ainsi que les pièces de rechange.
Au cours de la saison culturale 2019-2020, le ministre Déo Guide Rurema a rappelé que neuf sociétés privées ont été suspendues pour n’avoir pas honoré leurs engagements envers les caféiculteurs ou pour n’avoir pas rapatrié les devises issues des exportations. Deux autres sociétés privées à savoir le SECASB et E.CO.G.I.A seront suspendues pour la prochaine saison pour n’avoir pas respecté les délais prévus.
Toutefois, M. Rurema a tenu à préciser que la nouvelle stratégie adoptée garde la porte ouverte aux investisseurs privés ayant les capacités techniques et financières requises. «Les sociétés qui veulent travailler dans la filière café vont s’adresser au nouvel organe tout en sachant qu’il n’y aura plus de garantie de l’État pour avoir des crédits et qu’une caution délivrée par leurs Banques sera de rigueur ». Avec la fermeture de ces sociétés, ce sont des centaines d’employés qui vont se retrouver dans la rue.
Au cours de la saison culturale en cours la récolte a été de 47. 845 tonnes alors que les prévisions étaient de 79.928 tonnes. Pour la saison culturale 2020-2021, les prévisions montrent que la production sera de plus de 136.000 tonnes. Avec la fermeture de ces sociétés, ce sont des centaines d’employés qui vont se retrouver dans la rue.