Le Burundi a fermé ses frontières terrestre et maritime depuis le 11 janvier 2021. En province de Makamba (Sud) frontalière avec la Tanzanie, les Burundais continuent d’entrer et sortir pour survivre. Une cinquantaine a été arrêtée.

Selon les services d’immigration, au moins trois cents quatre-vingt dix Burundais ont franchi la frontière avec la Tanzanie durant les deux dernières semaines. Ils sont passés par les frontières officielles et non reconnues. Les points d’entrée les plus utilisés sont à la périphérie des communes de Mabanda, Kayogoro et Kibago.

Selon une source policière, les individus qui n’empruntent pas les frontières officielles sont arrêtés par des jeunes du CNDD-FDD et des autorités locales.

En commune de Kayogoro seulement, quarante personnes ont été appréhendées au moment ou elles s’apprêtaient à traverser la rivière Maragarazi, séparant le Burundi et la Tanzanie.

Originaires des provinces de Gitega (Centre), de Ngozi et Kayanza (Nord), elles vont en Tanzanie à la quête du travail comme travailleurs saisonniers.

Mauvaises conditions d’isolement et frais de dépistage

Les mauvaises conditions d’isolement et le prix du test Covid-19 poussent les gens qui entrent au Burundi ou qui sortent du pays à utiliser souvent les frontières clandestines, rapportent des sources locales. « Pour avoir un certificat du test Covid-19, nous devons nous rendre à Bujumbura (capitale économique). En plus de son prix, nous payons aussi les frais de déplacement. Le gouvernement devrait penser à une autre solution plus souple pour nous qui faisons le commerce transfrontalier afin que nous puissions continuer d’exercer notre métier sans entraves », indiquent des commerçants.

Frontière de Mugina

La frontière de Mugina en commune de Mabanda est parmi les plus utilisées. Toutefois, elle n’est pas construite de façon à rendre facile la vie des passagers. « Il arrive que des gens passent plusieurs jours dans la zone tempo à Mugina avant d’avoir l’autorisation d’entrer sur le territoire burundais. Là, ils sont exposés au soleil, à la pluie, au froid (…), aucun local n’étant construit à cet endroit. Les autorités devraient penser à y installer au moins des tentes pour permettre aux passagers qui y passent beaucoup de temps de se mettre à l’abri », racontent des Burundais ayant passé par ce poste frontière.

En janvier, le ministre en charge de la santé a indiqué que les strictes mesures de fermeture des frontières terrestre et maritime ne concernent pas les citoyens qui habitent non loin des frontières avec la Tanzanie insistant qu’ils peuvent continuer de se rendre dans ce pays pour cultiver mais en respectant les gestes barrières contre la propagation de la pandémie de Coronavirus.

(SOS Médias Burundi)