mar
09
2021

Journée internationale des droits des femmes : malgré elles, elles n’ont pas célébré

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Les vendeuses ambulantes demandent à être protégées dans leur métie

Loin des belles cotonnades et autres pagnes bariolés, toutes les femmes n’ont pas fêté en grande pompe le 8 mars. Non pas qu’elles ne le veulent pas, mais parce que les dures réalités de la vie quotidienne le dictent ainsi. Parmi celles-ci, les commerçantes ambulantes.

De Kamenge à Kanyosha, en passant par Kinama…Elles sont des centaines à se lever chaque matin, bravant les embouteillages et autres tracas du matin pour chercher de quoi faire vivre leur famille. Elles, ce sont les vendeuses ambulantes. Toutefois, leur noble combat, des fois, est voué à l’échec.

A en croire leurs témoignages, certaines d’entre elles n’arrivent pas à la fin de la journée sans avoir été interpellées par la police. Se voyant ainsi dépouiller de leurs marchandises ou sommées de payer des amendes.

Rehema, mère de cinq enfants témoigne : « Il y a une semaine, mon panier de fruits a été saisi par des forces de l’ordre. La faute : parce que j’étais assise près de l’ancien marché de Bujumbura entrain de vendre ».

En plus de ses marchandises confisquées, poursuit-elle, ce que j’étais sommée de payer 10 mille francs d’amende. « Quel crime avais-je commis? Qui avais-je volé ? ».

Même scénario pour Sada. Il y a un mois, la livreuse des repas de midi s’est vue apostrophée par des policiers en pick-up. Au risque d’être embarquée, confie-t-elle : « J’ai dû payer une amende ». Heureusement, ce jour-là, sa « cargaison » arrivera à bon port. Pour elles, une écœurante situation.

A l’unisson, elles se disent dépitées, lassées de jouer à cache-cache avec les forces de l’ordre. « C’est une honte, un affront, qui doit cesser pour le bien de tous. Parce qu’au-delà de l’injustice, c’est notre dignité qui vole en éclats ». Allusion faite à certaines d’entre elles en jetant l’éponge, qui sont retombées dans les travers de la prostitution et autres pratiques peu recommandables.

Mères au foyer pour la plupart, elles lancent ce cri de cœur : « Nous aussi, ils doivent comprendre que nous avons des familles qui ont besoin de vivre. Nos enfants ont besoin d’aller à l’école. Après tout, c’est également le Burundi de demain ».

Et de conclure : « Tant que ceux qui sont censés nous protéger, ne l’ont pas encore compris. Au contraire, continuant à nous rendre vulnérables, il sera toujours difficile de parler des droits de la femme au Burundi ».

https://www.iwacu-burundi.org/journee-internationale-des-droits-des-femm...

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