Le DG au sandwich
Il s’appelle Albert Maniratunga, Directeur Général de l’OTRACO, l’Office des Transports en Commun du Burundi, très actif sur les réseaux sociaux, Twitter notamment, où il était suivi par des milliers de personnes. Sur Twitter justement, il se présentait comme le meilleur dirigeant d’entreprise, innovateur. Le 21 juin dernier, il diffusait une photo, devant son ordinateur, annonçant au monde entier que faute de temps, très pris par son travail, « il doit manger son sandwich au bureau ». Comme si c’était une prouesse ! Pourtant, pour un manager, manger un sandwich au bureau n’a rien d’héroïque, c’est même tout à fait banal. Mais il y a plus grave : apparemment, les prouesses qu’il vantait sur Twitter étaient aussi virtuelles…Ce mardi, le Président Ndayishimiye s’est rendu à Gitega pour une visite de la boîte tant vantée sur les réseaux sociaux. Il est évident que le chef de l’Etat était au courant de la situation réelle de l’entreprise.
Visiblement excédé, le Président Ndayishimiye a pointé toutes les lacunes de la boîte, les problèmes des contrôles techniques, etc. Il a exigé que les bureaux de « l’OTRACO soient fermés en attendant d’autres instructions ». Humiliation suprême, le Président a dit que « le Directeur Général de l’OTRACO ne peut plus mettre les pieds à l’entreprise ».
Espérons que ce limogeage quasiment en direct sera une leçon pour d’autres managers . Une entreprise publique ne se gère pas sur Twitter ! Ce que les Burundais attendent ce sont les résultats. Monsieur Albert Maniratunga peut manger son sandwich chez lui en attendant les conclusions d’un audit déjà en cours…