aoû
09
2021

Santé/ Covid-19 : Les vaccins, ok. Les effets secondaires, ce n’est pas notre affaire !

Depistage-COVID.jpeg

La population demande qu’elle soit éclairée sur le bien-fondé du vaccin

Le ministre Gervais Ndirakobuca a souligné que le gouvernement n’endossera pas la responsabilité des effets secondaires éventuels. Allusion faite au lot de vaccins contre la Covid-19 que la Banque mondiale a accepté de fournir au Burundi.

« Le vaccin n’a aucun caractère obligatoire. Celle ou celui qui voudra se faire vacciner qu’il/elle le fasse savoir à temps. Toutefois, s’il/elle lui advient quoique ce soit, qu’il ne tienne pas le gouvernement responsable », a tenu à préciser le ministre en charge de l’Intérieur, le 29 juillet à Gitega. C’était au cours d’une séance d’information et de sensibilisation des membres du comité national de sécurité et des bureaux des comités provinciaux de solidarité locale ainsi que des administrateurs communaux sur la journée de solidarité locale, édition 2021.

Depuis cette sortie médiatique, dans l’opinion, les interrogations fusent de partout. Les premières doses, attendues sous peu, les gens contactés avouent être dorénavant craintifs : « Si le gouvernement commence à se dédouaner. C’est que quelque part, il y a anguille sous roche. Peut-être des non-dits qu’il doit éclaircir. »

Un avis partagé par un spécialiste en santé publique. Sous couvert d’anonymat, il explique qu’au risque d’entretenir de fausses rumeurs, les autorités doivent éviter pareils discours. A l’instar de la stratégie utilisée lors des campagnes de dépistage massif, ce spécialiste souligne qu’il faut privilégier une approche participative incluant la population. « Sinon, ce qui se fait sans vous, est contre vous ». Et d’ajouter : « En vertu du principe de la redevabilité, le gouvernement a le devoir de rendre compte si des manquements viennent à surgir.» Autrement, fait-il remarquer, qu’il s’attende au pire. « Car, les gens n’hésiteront pas à intenter des procès contre lui, si leurs vies sont en danger ».

Des préalables à tenir en compte

Conservable à des températures inférieures à zéro, à l’instar du vaccin Pfizer dont la température de conservation avoisine -80°C, cet expert se demande si toutes formations sanitaires sont déjà prêtes à accueillir ces vaccins. Pour lui,  un défi de taille d’autant que  certaines ne possèdent même pas de réfrigérateurs ou sont confrontées à de coupures intempestives d’électricité.  Au moment où certaines provinces du pays sont en passe de devenir l’épicentre de la maladie, il estime que cette situation devrait être un clin d’œil pour le gouvernement. Et de déplorer le peu d’investissement de la commission nationale scientifique : «Je ne sais pas si elle est mise à l’écart ou si elle s’est mise sciemment en retrait. Mais c’est durant cette période qu’elle devrait se mettre en avant, jouer pleinement son rôle de conseiller de l’Etat. Par-dessus tout, éclairer l’opinion sur le bien-fondé de se faire vacciner ».

Entre autres impératifs, il estime que la multiplication des outils d’analyse, notamment les machines PCR, est une urgence. « Cela permettrait de dépister en temps réel les cas suspects, au besoin tracer les cas-contacts. De la sorte, prévenir des foyers de contaminations ».

Par rapport aux effets secondaires, cet expert fait remarquer que le pays n’est pas tenu d’utiliser un vaccin du mécanisme Covax de l’OMS (le volet des vaccins du dispositif OMS pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19).

«  Cela revient à la diplomatie de jouer son rôle. Car, via les coopérations bilatérales, les emprunts, etc. Il peut s’approvisionner partout où il veut. L’essentiel, c’est qu’il s’assure que le vaccin fourni ne comporte pas d’effets secondaires », conclut-il.

https://www.iwacu-burundi.org/sante-covid-19-les-vaccins-ok-les-effets-s...

Langues: 
Thématiques: 

Partager