Le Dr Eugène Rwamucyo condamné à 27 ans de prison pour complicité de génocide
Le 30 octobre 2024, la Cour d’assises de Paris a condamné le Rwandais Eugène Rwamucyo, ancien médecin de 65 ans, à 27 ans de prison pour sa participation au génocide de 1994 contre les Tutsi. Ce verdict marque le septième procès en France concernant les crimes de ce génocide au cours des dix dernières années.
Accusé de complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de conspiration en vue de commettre ces crimes, Rwamucyo a réfuté les accusations directes de génocide et de crimes contre l’humanité.
Au cours des quatre semaines du procès, plusieurs témoins ont fait des déplacements jusqu’à Paris pour partager leurs témoignages poignants sur les violences commises dans la région de Butare, au Sud du rwanda où le médecin exerçait durant le génocide.
Lors de la dernière audience de Mercredi dernier, 30 Octobre 2024, Rwamucyo a affirmé n’avoir tué personne et s’est défendu en prétendant qu’il connaissait uniquement l’emplacement de certaines fosses communes, sans pour autant avoir d’informations supplémentaires à donner aux proches des victimes. Il a remercié la cour pour l’écoute de sa défense.
Angélique Uwamahoro, une survivante de 43 ans, a raconté qu’à l’âge de 13 ans, elle avait croisé Rwamucyo lors d’un massacre dans un couvent où elle s’était réfugiée avec sa famille.
Ce lieu, autrefois un sanctuaire, avait été le théâtre d’atrocités qui ont emporté plusieurs membres de sa famille. « Je suis venue ici pour réclamer justice pour les nôtres, qui sont morts pour ce qu’ils étaient, » a-t-elle déclaré.
Après la lecture du verdict, le président de la cour a ordonné à Rwamucyo de rester dans une salle sécurisée du tribunal jusqu’à l’annonce officielle de la sentence. Il a ensuite été conduit par la police vers sa prison de détention où il purgera sa peine de 27 ans.
Le procès de Rwamucyo, ancien directeur du Centre Universitaire de Santé Publique à l’ancienne Université Nationale du Rwanda à Butare (UNR), avait commencé le 1er octobre 2024.
Les accusations étaient fondées sur des preuves et des témoignages recueillis dans la région de Butare, où des témoins ont affirmé qu’il avait ordonné l’enterrement de corps, y compris de blessés encore vivants, à l’aide de pelleteuses.
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