Des discussions sont en cours entre le Burundi et la RD Congo pour la reprise des mouvements migratoires après 5 ans de fermeture des frontières suite à la Covid-19. Un ouf de soulagement du côté des populations frontalières qui espèrent bien renforcer leurs liens sociaux. Les autorités administratives parlent d’un processus en cours avec des avancées très significatives. Toutefois, des inquiétudes ne manquent pas suite à la situation sécuritaire jugée délétère chez le voisin de l’Ouest.

Une rencontre des autorités administratives aux niveaux provincial et communal de toute la plaine de l’Imbo de Cibitoke en passant par Bubanza, Bujumbura et Rumonge avec leurs collègues de l’autre côté de la Rusizi s’est tenue dans la ville d’Uvira en RD Congo du 2 au 6 décembre 2024.

Pendant toute une semaine et au menu des discussions, tous les voies et moyens pour rouvrir tous les poste-frontalières fermés depuis 2019 avec la pandémie de Covid-19 ont été explorés. Des descentes au niveau des points de passage de part et d’autre des frontières ont été menées.

Sur place, l’ensemble des autorités des deux pays ont constaté que le temps est venu pour reprendre la circulation des biens et des personnes sur les frontières communes.

La logistique et la sécurité sont bien garanties d’après les conclusions qui ont sanctionné cette rencontre. A présent, d’après diverses sources concordantes, un calendrier est à l’instance d’être arrêté. Il sera par la suite communiqué officiellement. Entre temps, des scènes de liesse se manifestent de part et d’autre des frontières.

Espoir et inquiétude

Les informations collectées sur place portent un énorme espoir sur la reprise des activités commerciales et des mouvements migratoires à caractère social.

Selon un jeune commerçant transfrontalier burundais, l’entrée des marchandises constituées par des vivres tels que les pommes de terre et le haricot n’était pas autorisée à franchir la frontière. Il en était de même pour les friperies. Le préjudice, indique-t-il, était sans commune mesure pour la plupart des commerçants qui avaient contracté des dettes auprès des institutions financières.

Selon ses dires, ses collègues n’étaient plus solvables car ils étaient incapables de rembourser leurs crédits.

Même son de cloche chez un autre commerçant congolais. Ce dernier parle de la paralysie totale des activités commerciales.

Lui et ses compatriotes avaient l’habitude de faire transiter via la Rusizi des fruits tels que les oranges, les mangues et des ananas très prisés chez eux. Le miel aussi. « Nous avons carrément dû abandonner nos affaires. A présent, nous pensons que tout va rapidement se mettre en place pour faciliter les échanges commerciaux entre nos deux pays », insiste-t-il avec fierté.

Il fait observer que les quelques rares commerçants qui ont partiellement continué leurs activités devraient passer par le poste-frontalière entre Uvira et Gatumba qui est à la fois très long et coûteux en termes de voyage. Cela a été aggravé par la pénurie des carburants observée depuis un bon bout de temps au Burundi.

Socialement, de part et d’autre des frontières, les gens ne pouvaient pas non plus se déplacer pour participer aux évènements telles que les fêtes familiales de mariage ou de levée de deuil.

Il en était de même pour les étudiants et élèves qui poursuivent leurs études au niveau des institutions académiques et secondaires situées au niveau des régions frontalières dans les deux pays.

Cette situation de fermeture des frontières poussait certains habitants de passer par des points non autorisés sur la Rusizi avec le risque d’être dévorés par des reptiles tels que les crocodiles.

Toutefois, malgré les espoirs suscités par cette rencontre d’Uvira, d’aucuns craignent toujours l’insécurité sur les frontières. Leurs inquiétudes sont fondées sur la multitude des groupes armés non contrôlés opérant à l’Est du Congo.

Le gouverneur de la province du Sud Kivu, professeur Jean Jacques Purusi Sadiki admet que les deux délégations se sont convenues de passer incessamment à la réouverture de tous les poste-frontières. Il tranquillise que la sécurité règne partout.
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