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Le Rwanda ne se laissera pas intimider par les sanctions, affirme Mukuralinda aux législateurs de l’UE
Le porte-parole adjoint du gouvernement, Alain Mukuralinda, a réagi aux appels des législateurs de l’Union européenne (UE) qui plaident pour de sanctions contre le Rwanda, affirmant que le pays ne se laissera pas intimider et demeure fermement déterminé à défendre sa sécurité et sa souveraineté.
« Les grandes puissances ont toujours existé et peuvent imposer des sanctions. Mais cela ne signifie pas que si elles vous sanctionnent aujourd’hui, vous n’avez plus d’alternatives. Le monde a changé », a déclaré Mukuralinda.
Il a souligné que de nombreux pays africains ont su prospérer sans dépendre de l’aide financière occidentale, certains allant même jusqu’à refuser les prêts du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, tout en honorant leurs obligations financières.
S’exprimant sur la télévision nationale, Mukuralinda a exhorté les Rwandais à renforcer leurs partenariats à l’échelle mondiale, affirmant que même si certaines nations européennes imposaient des sanctions, le Rwanda saurait préserver sa stabilité et son développement.
« Les Rwandais doivent se poser les bonnes questions : faut-il céder à la panique ? Devons-nous sacrifier notre sécurité par crainte des sanctions ? Ou bien rester fidèles aux principes qui nous ont toujours guidés ? » a-t-il interrogé.
« Si nous étions dans le mensonge, alors peut-être que nous mériterions ces sanctions. Mais si nous disons la vérité, nous devons tenir bon et assumer les conséquences. Le monde reste ouvert, et nous avons toujours la possibilité de nouer de nouveaux partenariats », a-t-il affirmé.
Le porte-parole adjoint a insisté sur le fait qu’aucun pays ne peut être contraint à un partenariat contre sa volonté et que la coopération internationale repose sur des choix mutuellement consentis.
Les sanctions envisagées par les législateurs européens incluent la suspension de l’aide financière au budget national du Rwanda, l’arrêt du soutien à ses institutions de sécurité et l’annulation d’un accord conclu en décembre 2023 sur le commerce des minéraux.
Ces mesures résultent d’accusations selon lesquelles le Rwanda aurait déployé des troupes dans l’est de la République Démocratique du Congo, une allégation que Kigali a toujours fermement démentie.
Mukuralinda a souligné qu’il reste à voir si les États membres de l’UE donneront suite à ces recommandations, mais a appelé les Rwandais à anticiper en renforçant leurs partenariats internationaux afin de préserver la résilience du pays.
Mukuralinda a réaffirmé que le Rwanda ne saurait être contraint à entretenir des partenariats avec ceux qui refusent de coopérer. « On ne peut pas obliger quelqu’un à travailler avec vous contre son gré. Mais il est hors de question de compromettre notre sécurité nationale par crainte de sanctions », a-t-il déclaré.
« Lorsqu’il s’agit de préserver la sécurité et la paix de notre pays, il n’y a pas d’alternative : il faut être prêt à en assumer les conséquences », a-t-il ajouté.
Il a souligné que les sanctions prônées par les législateurs européens ne s’attaquent pas aux véritables enjeux, à savoir les menaces persistantes en provenance de la RDC et du Burundi, dont les dirigeants ont publiquement exprimé leur volonté d’agresser le Rwanda.
Mukuralinda a également fait part de ses inquiétudes quant à la présence des Forces armées de la RDC (FARDC), de la milice FDLR, des troupes burundaises et des forces de la SADC aux abords des frontières rwandaises.
Pendant que Kinshasa milite activement pour des sanctions internationales contre le Rwanda, elle renforce parallèlement ses alliances avec les FDLR, une milice impliquée dans le génocide de 1994 contre les Tutsi.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, a réitéré à plusieurs reprises son intention d’attaquer le Rwanda et de renverser son gouvernement. Pour ce faire, il a scellé des alliances militaires avec les FDLR, des mercenaires européens, la milice Wazalendo, des troupes burundaises et les forces de la SADC.
De son côté, le Président Paul Kagame, a récemment réaffirmé qu’aucune sanction ne détournerait le pays de sa priorité absolue : la préservation de sa sécurité nationale.
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