95 enfants sont morts de malnutrition en deux mois au Kwango et Kwilu
Quatre-vingt-quinze enfants de moins de 5 ans sont décédés de malnutrition du 1er septembre au 15 novembre 2018 dans les provinces du Kwango et Kwilu, selon les statistiques fournies par Pop Security, une ONG locale engagée dans la lutte contre ce phénomène.
Ces décès ont été enregistrés parmi les enfants de déplacés du Kasaï, dans la seule ville de Kikwit, indique cette ONG.
Le chef de division provinciale de la Santé, Dr. Pierre Mwela Mangenzi,indique que cette maladie touche 40 à 45% d’enfants dans les provinces du Kwango et Kwilu.
Ces chiffres ont été présentés par Pop security à une délégation du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) de Kinshasa, Bureau Ouest, la semaine du 12 novembre, lors d’une mission de travail dans ces deux provinces démembrées de l’ex-Bandundu.
Sur place, la délégation de l’UNICEF a pu voir un enfant malnutri qui pleurait dans les bras de sa mère. Un nourrisson âgé de 18 mois mais paraissait n’en avoir que deux, tellement il était chétif.
Comme des dizaines d’autres trouvés dans l’hôpital de la zone de santé de Mosango, dans le Kwilu, cet enfant souffre de la malnutrition sévère.
A Kikwit, dans la même province du Kwilu, la malnutrition tourne même au drame avec au moins un décès par jour parmi les enfants déplacés du Kasaï.
« Nous souffrons, il y a même nos enfants qui sont morts ici, on les enterre dans les cartons. Il n’y a pas de soutien », se désole un parent.
Dans le Kwango voisin, le chef de division provinciale de la Santé, Dr. Pierre Mwela Mangenzi, parle d’un fléau.
« La malnutrition dans le Kwango, c’est un fléau. Ça tourne autour de 40 à 45%. Ce qui est énorme. C’est beaucoup trop », regrette-t-il.
Beaucoup trop faible également paraît être l’appui des partenaires dans la réponse à ce fléau. A Mosango, la religieuse italienne Sœur Julienne Epis, dans la contrée depuis 55 ans ne s’est pas empêchée d’exprimer sa déception à la délégation de l’Unicef.
« Quand on fait une organisation, il faut que ce soit continuel. Bo kopesa ndambu [vous donnez un peu], une année, deux années, puis, oh, bima memana, bima memana [plus de nourriture] », s’attriste-t-elle.
L’UNICEF répond qu’il dépend « des bailleurs des fonds qui le soutiennent ».