nov
16
2015

Antoine Kaburahe (Directeur du Groupe de Presse Iwacu) : « Je suis resté au pays pour exercer mon métier avec une équipe formidable de journalistes passionnés »

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Antoine Kaburahe avec son avocat/ photo IWACU

Le Directeur du Groupe de Presse Iwacu, M. Antoine Kaburahe a accordé une interview au journal Iwacu, avant de comparaitre devant la justice, ce matin à Bujumbura. Iwacu est parmi les médias partenaires d’IGL3. Nous vous proposons l’intégralité de cette interview : 

Dans une heure, vous allez comparaître devant la justice ce matin à Bujumbura. Savez-vous pourquoi ?

J’ai reçu une convocation vendredi soir, le 13 novembre, selon la référence mentionnée sur la convocation, il semble que c’est en rapport avec la tentative de coup d’Etat du 13 mai dernier.

Avez-vous eu peur de répondre à cette injonction ?

Non. Même si plusieurs personnes me pressaient de me mettre à l’abri, craignant un montage pour être arrêté. Mais le Groupe de presse Iwacu que je dirige depuis 8 ans a toujours agi dans le cadre de l’Etat de droit, en respectant les lois et les autorités publiques du pays. Cette ligne de conduite d’Iwacu n’a jamais été mise en cause, par aucune autorité publique : organe de régulation et surveillance des médias, magistrature, organisations professionnelles des journalistes.

Notre ligne éditoriale, notre éthique, le respect de la déontologie nous ont toujours guidés. Nous sommes au service de la démocratie et de la République dans le cadre de ses lois. Nous connaissons les droits et devoirs des journalistes. Aujourd’hui comme hier, nous agissons dans la légalité, dans le respect de nos lecteurs et des citoyens qui nous font confiance. Notre devoir est d’informer, notre devoir est également de respecter notre pays, le Burundi.

Quel est votre état d’esprit ?

Au-delà de la surprise et de l’étonnement, je me sens en paix, je suis serein. Tout ce que je souhaite c’est de contribuer à l’édification de mon pays en développant une presse professionnelle. C’est ma ligne de conduite depuis toujours, je suis resté au pays pour exercer mon métier avec cette équipe formidable de journalistes passionnés. J’ai également été très touché par les nombreux messages de soutien que j’ai reçus du monde entier.

Iwacu est le dernier média indépendant en activité au Burundi, pensez-vous qu’il est menacé ?

Depuis toujours Iwacu et ses équipes travaillent officiellement, dans la légalité. Tous les journalistes sont des professionnels qui connaissent et appliquent les règles de la déontologie du métier, tous les articles sont signés, assumés. Je le répète, aucune autorité publique en matière de médias n’a jamais remis en cause ce professionnalisme. Pourquoi se sentir menacé ?

Depuis 6 mois, le Burundi connaît une vie politique pour le moins tourmentée, quels sont vos rapports avec le gouvernement ?

Il y a trois semaines, un des chefs de l’Exécutif, le Premier Vice-Président de la République nous a rendu visite, accompagné du Ministre de la communication. Ils nous ont ainsi marqué leur intérêt et leur confiance. Malgré la situation à laquelle vous faites allusion, les journalistes d’Iwacu ont toujours pu rencontrer les membres de l’Exécutif. Nous leur donnons régulièrement la parole, ainsi qu’à d’autres cadres politiques en fonction. S’ils s’expriment dans nos colonnes, c’est bien qu’ils nous considèrent comme un organe de presse respectueux et respectable.

Source: IWACU 

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