mai
24
2016

Arusha : les rideaux sont tombés sur le premier round

Cette session de pourparlers inter-burundais de quatre jours boudée ou boycottée par les principaux leaders du Cnared, s’est terminée ce mardi 24 mai. Le prochain rendez-vous a été fixé pour la troisième semaine du mois de juin.

Le facilitateur dans la crise burundaise, l’ancien président tanzanien Benjamin William Mkapa s’est réjoui du fait que toutes les délégations présentes à Arusha aspirent à la paix et expriment le désir de faire cesser les massacres et les assassinats.

«Vous vous inscrivez en faux contre la violence, les assassinats ciblés, et il y a prise de conscience que la guerre n’est pas une solution à la crise», a-t-il martelé.

Le facilitateur a annoncé qu’il va poursuivre dans les deux semaines des consultations avec ’’les autres organisations qui n’ont pas pu participer à ce premier round’’. «Je pense qu’ils auraient pu apporter une contribution positive au processus».

A l’issue de cette session dominée par des consultations séparées avec différentes délégations, l’ancien chef d’Etat tanzanien a indiqué qu’elles ont été fructueuses et caractérisées par un esprit de patriotisme. «Tout le monde s’est engagé pour le dialogue. Pour tous les participants, la guerre n’est pas une solution », a-t-il fait savoir.

Certaines délégations ont exprimé des préoccupations au sujet du marasme économique existant dans le pays en raison de la crise. Le facilitateur tanzanien se veut rassurant et affirme que cette situation va s’améliorer avec ce processus de dialogue enclenché.

Pour cette première session, fait remarquer le facilitateur tanzanien, il y a eu un large éventail de participants bien que ’’quelques-uns de ceux qui ont reçu les invitations ont refusé de venir’’. Il a noté avec satisfaction la présence des partenaires internationaux. «Ils ont exprimé leur soutien à ce processus».

Cnared : Arusha est encore un monologue

Le facilitateur dans la crise burundaise a annoncé qu’il compte rencontrer le président ougandais afin de déterminer la voie à suivre pour les prochaines étapes.

Il a appelé différentes délégations à se préparer pour la prochaine session et surtout à bien choisir des représentants qui seront en mesure de présenter leurs points de vue.

Pour le Cnared, la plateforme de l’opposition radicale, ’’tant que le facilitateur n’aura pas compris que le régime burundais est une partie au dialogue et tant que Bujumbura dicte ses conditions à la médiation, inutile de parler de dialogue inter-burundais’’.

Red-Tabara : Arusha, un faux départ

Le mouvement armé ’’Résistance pour un Etat de droit’’ a sorti ce lundi 23 mai un communiqué où il s’insurge contre l’exclusion du Cnared aux pourparlers inter-burundais d’Arusha.

«Cela conforte la position de Red-Tabara qui est convaincu que la voie des armes est la seule option qui viendra à bout du régime de Bujumbura », lit-on dans le communiqué de ce mouvement armé.

Il affirme qu’il avait répondu favorablement à l’appel du Cnared de cesser les hostilités si le processus des négociations d’Arusha aboutissait. Mais ce mouvement se dit ’’déboussolé d’apprendre que cette force politique n’a pas été invitée à ces pourparlers’’.

Pour Red-Tabara, ’’cette exclusion dictée par Bujumbura signifie que le président Nkurunziza veut choisir ses interlocuteurs et continuer à opprimer le peuple burundais’’.

Source : IWACU