Au Burundi, l’exercice du journalisme relève d’un véritable parcours du combattant, selon l’UBJ
"Qu’ils soient des médias publics ou privés, les journalistes travaillent dans la peur car tout produit médiatique, même s’il respecte les normes d’un journalisme fiable, peut leur coûter cher. Il suffit qu’il déplaise seulement au pouvoir", écrit le syndat des journalistes burundais dans son rapport du premier trimestre 2017, sorti le 31 mars.
Ce climat est né depuis la tentative de coup d’Etat manqué du 13 mai 2017. Depuis lors, l’hostilité du gouvernement contre les journalistes est vive qu’ils sont assimilés aux putschistes, poursuit ce rapport. La peur de la mort ou de l’emprisonnement fait que les journalistes taisent les actes immondes qui se commettent chaque jour.
Pendant l’exercice de leur métier, les journalistes, surtout ceux des médias indépendants, sont victimes de harcèlement de la part de l’administration, des services de l’ordre ou des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir. Il leur est refusé l’accès aux sources de l’information, ils sont contraints de quitter les lieux de reportage sans avoir eu les données de leur reportage, indique l’UBJ. Pourtant, la loi régissant la presse promulguée le 9 mai 2015 reconnait aux journalistes le droit à l’accès aux sources.
L’UBJ signale également la peur qui embrigade les burundais qui n’acceptent plus de parler ouvertement au micro craignant des poursuites éventuelles. « Reka ntugwegere !» (laisses, ne me causes pas de problèmes !), telle est la réponse que reçoivent les journalistes en quête de l’information sur le terrain.
Ce rapport revient sur les affectations des journalistes suivant les critères politiques surtout à la RTNB, l’un des médias publics. Certains journalistes ne peuvent pas couvrir ou être affectés a certains sujets dont l’orientation et le traitement sont pensés d’avance par les hauts responsables.
L’UBJ constate en conclusion que le premier trimestre 2017 est semblable aux autres trimestres de l’année dernière car, le gouvernement et certaines autorités administratives ont enfreint les règles régissant le métier des journalistes.