Rome - « Je ne pense pas que les accusations de Bujumbura contre Kigali concernant un soutien du Rwanda à des rebelles burundais vont aggraver le processus de paix qui est en cours », a déclaré aux micros d’IGL le ministère des Affaires étrangères tanzanien, Augustine Mahiga, en marge de la Conférence ministérielle Italie-Afrique qui s’est tenue à Rome le 18 mai dernier. Ces déclarations font suite à la réaction de Bujumbura lors de la publication d’un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité des Nations unies qui accuse le Rwanda d'avoir aidé, au moins jusqu'au début de l'année 2016, les rebelles burundais. « Le Rwanda est resté très disponible et coopératif », a assuré Mahihga. Selon lui, « s’il existe des preuves [sur des actions] que le Burundi jugent contre-productives pour le processus de paix, alors ces forces devraient quitter le Rwanda ».

Peu avant la décision du CNARED de boycotter la reprise du dialogue burundais programmé du 21 au 24 mai, le ministre des Affaires étrangères tanzanien avait « de très grandes attentes par rapport à ce dialogue car, avec l'approbation du gouvernement burundais, ce qui sera discuté à Arusha », avait-il déclaré « ne sera pas un changement de régime, ni un gouvernement de transition ». Il s’agit selon lui de négocier sur « un partage du pouvoir, avec le but de créer une dynamique entre le processus intérieur et les forces qui se trouvent à l’étranger. Nous cherchons un consensus qui relève de la responsabilité de l’East African Community, avec la facilitation de l'ancien président tanzanien, Benjamin Mpaka ».

Le ministre des Affaires étrangères tanzanien s'est par ailleurs exprimé sur le sort des médias, qui selon lui « ont le droit d'accéder à l'information et de couvrir les évènements en cours, à condition qu'ils soient professionels. J'espère que les problèmes qui divisent le gouvernement et les médias burundais seront bientôt résolus ».

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grancs Lacs, en collaboration avec Vita/Afronline (Italie).