nov
22
2018

BAD : 46 ans de coopération avec 3 300 milliards de FBu décaissés

Le Bureau de la Banque Africaine de Développement (BAD) a organisé un atelier de revue de son portefeuille au Burundi. C’était dans le but d’évaluer l’état de mise en œuvre de des projets appuyés par la BAD et la performance du portefeuille des projets. Les responsables de ces projets ont eu l’occasion de présenter les différentes réalisations et les difficultés rencontrées afin d’apporter des solutions adaptées aux réalités du moment

La revue de la performance du portefeuille des projets financés par la BAD est une opportunité pour faire le point sur l’action de la BAD au cours des 7 dernières années. « Elle permet ainsi d’évaluer la contribution de la BAD aux objectifs de développement du pays, d’évaluer la performance du portefeuille du Groupe de la Banque Africaine de Développement au Burundi et de tirer les leçons de ces évaluations pour la future stratégie 2019-2023 », a indiqué Daniel Ndoye, Responsable Pays de la BAD au Burundi.

D’après le Responsable Pays de la BAD, le portefeuille en cours de la Banque au Burundi comporte 13 projets pour un engagement global de 416 millions USD, soit 755 milliards de FBu. La qualité du portefeuille s’est nettement améliorée avec un taux de décaissement de 60% pour un âge moyen de 5 ans, se réjouit-il.

Etat des lieux des projets

Parmi les projets financés par la BAD, les infrastructures de transport, l’énergie et l’agriculture dominent. Le volet transport à lui seul occupe 60% du portefeuille alloué au gouvernement du Burundi. Le ministre ayant le transport dans ses attributions, M. Jean Bosco Ntunzwenimana affirme que les routes ont été aménagées et/ou réhabilitées avec l’appui technique et financier de la BAD. Ce sont notamment la RN5 phase II sur l’axe routier reliant la localité de Nyamitanga à la frontière Rwando-Burundaise de Ruhwa, la RN15 (Gitega-Ngozi), le tronçon Nyakararo-Mwaro-Kibumbu sur la RN18 et la RN3 le tronçon Mugina-Mabanda-Nyanza-Lac, et la RN 13 tronçon Makebuko-Ruyigi.  Les travaux d’aménagement vont en parallèle avec les travaux connexes. Pour ce faire, il y a eu la construction des marchés modernes, l’aménagement des pistes rurales, la construction des écoles, le pavage des voiries au niveau des centres semi-urbains, etc.

La BAD finance également des projets dans les secteurs énergétiques et agricoles.  Le secteur énergétique est dominé par les projets régionaux (construction du barrage de Rusomo falls, la ligne Kamanyola-Bujumbura, la centrale hydroélectrique de Ruzizi III etc). Il y a aussi les centrales hydroélectriques Jiji et Mulembwe dont la BAD est l’un des bailleurs de fonds avec un montant de 22 millions USD. Les coordonnateurs de projets ont présenté les projets en cours sur le volet agricole et social, notamment le projet d’appui à la transformation agricole dans la région naturelle de Bugesera, le projet d’appui à la réinsertion sociale des jeunes, …

Les principales difficultés rencontrées

Pour les centrales hydroélectriques, les responsables de projet ont parlé des questions relatives au processus d’indemnisation qui prend du retard et les études de faisabilité qui perdurent. Ce qui entrave le déroulement des activités. En outre, certains projets sont confrontés à une lenteur significative dans les décaissements. Ce sont notamment le projet routier de la RN 18 Nyakararo-Mwaro-Gitega, phase II et deux projets de constructions des centrales hydroélectriques Jiji-Mulembwe et de la centrale Ruzizi III, déplore M. Ndoye.

Le ministre Ntunzwenimana évoque le retard dans le paiement des factures des entreprises qui exécutent les travaux. A titre illustratif, l’entreprise Sogea-Satom et la multinationale chinoise Sinohydro attendent la régularisation des factures depuis une année. L’autre problème est lié surtout au retard de non objection de la part de la BAD. Il fustige les lourdeurs des procédures imposées par les bailleurs de fonds. Et Ntunzwenimana de suggérer la simplification des procédures pour accélérer le déroulement des activités sur le terrain. Du côté du gouvernement, le ministre Ntunzwenimana confie que le gouvernement éprouve des difficultés pour payer sa contrepartie dans les différents projets. Ce qui influe sur l’avancement des travaux surtout en ce qui concerne le paiement des frais d’expropriation. Les autres difficultés identifiées relèvent de la résistance des concessionnaires des réseaux d’eau, d’électricité et de communication (Onatel, Regideso, BBS, Lumitel) pour déplacer les installations en dehors de l’emprise de la route. Les responsables des projets évoquent également le phénomène récurrent de trafic du carburant sur les chantiers routiers.

Liste de quelques projets en cours sur financement de la BAD

Nom du projet

Secteur

Engagement de la BAD en Unités de Comptes *

Date de signature

Date prévue d’achèvement

Projet d’appui sur l’énergie pour la cuisson et la restauration de l’environnement dans quatre camps de réfugiés

Multisecteur

1 000 000

10 août 2018

30 juin 2019

Projet d’Appui à la Transformation Agricole dans le Région Naturelle de Bugesera (PATAREB)

Multisecteur

12 000 000

25 janv. 2018

30 juin 2023

Projet d’appui au processus d’élaboration des stratégies de développement- (PAPESD)

Social

877 000

16 août 2017

30 juin 2019

Projet d’aménagement et de bitumage de la route Nyakararo-Mwaro-Gitega (RN18) /  Phase II – Tronçon Kibumbu-Gitega (Mweya) – (24 km)

Transport

13 800 000

23 mai 2017

31 déc. 2020

Projet d’aménagement et de bitumage de la route Nyakararo-Mwaro-Gitega (RN18) – Phase 1 – tronçon Nyakararo-Mwaro-Kibumbu (30 km)

Transport

19 420 000

 

19 nov. 2014

30 juin 2019

Projet Hydroélectrique de Jiji et Mulembwe (PHJIMU)

Energie

14 340 000

31 juil. 2014

31 déc. 2019

Projet d’aménagement et de bitumage de la route Gitega-Nyangungu-Ngozi Phase II : Section Gitega-Nyangungu

Transport

42 000 000

16 mars 2012

31 mars 2019

Source : Données de la BAD

* Une unité de compte (UC) est une unité standardisée qui permet de mesurer la valeur du flux et de stocks de biens, de services ou d’actifs (1 UC valait 2 472, 99675 FBu en octobre 2017)

 

Vers une gestion durable des projets

Les deux parties se sont engagées à travailler en étroite collaboration pour diligenter la mise en œuvre des travaux. Le ministre des Finances, du Budget et de la Planification au Développement Economique, Dr Domitien Ndihokubwayo exhorte toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour relever tous les défis et les contraintes actuelles. Cela dans le but de trouver des solutions concrètes pour améliorer la performance des projets et atteindre des résultats conduisant à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Au regard des défis et des besoins importants auxquels sont confrontés la pays africains (y compris le Burundi), on ne peut pas se payer le luxe d’avoir des ressources immobilisées et utilisées à travers des projets de développement qui ne donnent pas de résultats concrets, prévient Daniel Ndoye. Dans le même ordre d’idées, le ministre Ndihokubwayo appelle les acteurs à plus de vigilance pour améliorer la gestion des projets avec un meilleur ciblage tout en rationnalisant les coûts de fonctionnements. Les pannelistes ont également proposé l’organisation des séances d’échange hebdomadaires entre les responsables des projets et les membres du bureau de la BAD au Burundi comme ça se faisait dans le temps.

Les perspectives d’avenir

Le ministre Ntunzwenimana a indiqué que les négociations pour la réhabilitation de l’axe routier Rumonge-Bujumbura sur la RN 3 ont été clôturées. Les autorités habilitées attendent l’avis du conseil d’administration de la BAD pour débuter les travaux.

A côté des projets routiers, il est prévu un projet régional commun entre la Zambie et le Burundi. A cet effet, une mission préparatoire a effectué une visite de travail au Burundi. Le projet vise le développement des ports de Bujumbura et Mpulungu. Une requête de financement a été soumise à la BAD. Les études ont été déjà financées par la BAD et le reliquat a été utilisé pour la réhabilitation du port de Kabonga, signale le ministre Ntunzwenimana.

La BAD est active au Burundi depuis 1972. Dès sa présence, ses engagements dans le pays s’élèvent à environ 1 824 millions USD, soit 3 300 milliards de FBu. L’atelier a été clôturé par la présentation d’un plan d’amélioration des interventions qui tient compte des leçons tirées et recommandations. Ce qui permettra d’amplifier les résultats des projets en particulier et d’autres opérations en général.

http://burundi-eco.com/

Benjamin Kuriyo.

 
 
 
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