Belgique-Burundi : pas d’accord de coopération bilatéral classique en cas de troisième mandat
En Belgique, le Conseil des ministres fédéral a avalisé aujourd’hui, sur proposition du vice-Premier et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, une nouvelle liste de pays partenaires de la Coopération belge au développement. Le Conseil des ministres a décidé de poursuivre le partenariat avec le Burundi. La Belgique entend ainsi rester solidaire de la population burundaise. En cas de violation persistante des accords d’Arusha, notre pays ne conclura pas d’accord de coopération bilatéral classique avec le gouvernement burundais.
En 2013, les dépenses belges totales d’APD (aide publique au développement) au Burundi se sont élevées à 47,4 millions d’euros dont 34,4 millions d’euros affectés à la coopération gouvernementale. La Belgique est ainsi le premier bailleur bilatéral et le troisième bailleur au total, après la Banque mondiale et l’Union européenne.
Comme avec d’autres pays partenaires, la Belgique entend collaborer avec le gouvernement burundais pour améliorer la situation des droits de l’Homme et promouvoir une croissance économique durable et inclusive. La Coopération belge au développement s’inscrit toutefois dans une perspective de progrès. Les pays qui veulent enregistrer des avancées dans ces deux domaines peuvent compter sur un soutien. S’ils vont dans la mauvaise direction, notre pays réexamine sa coopération,
La Belgique reste préoccupée par la situation au Burundi, après l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. Les accords d’Arusha constituent le socle de la stabilité et du développement au Burundi. Or, la décision de briguer un troisième mandat est une violation des Accords d’Arusha et divise profondément la société burundaise.
Plus de 100.000 Burundais ont déjà fui leur pays. De graves violations des droits de l’Homme ont également été rapportées, comme la limitation de la liberté d’expression et de la liberté de presse, violence commises par la police.
En ces temps difficiles, la Coopération belge au développement reste solidaire avec la population burundaise et exprime l’espoir que le président Nkurunziza renoncera à un troisième mandat. Un troisième mandat présidentiel entacherait au plus haut niveau la légitimité de l’Exécutif burundais et placerait le gouvernement belge dans l’impossibilité d’organiser, l’année prochaine comme il était prévu, une Commission mixte avec le Burundi et de conclure un programme de coopération bilatéral classique. La Belgique serait alors amenée à chercher d’autres formes de coopération, dans le double objectif d’améliorer le sort de la population burundaise et de renforcer les forces démocratiques.