Bujumbura Mairie : les transporteurs en commun face à une pénurie de carburant
Après la mesure du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et Mines exigeant les véhicules de transport en commun de s’approvisionner sur 11 stations-service, de longues files d’attente s’observent sur certaines de ces stations. Les propriétaires des bus disent être dans le désarroi.
La direction générale de l’Energie au sein du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et Mines a sorti, ce 17 septembre, une liste de 11 stations-service ’’réservées uniquement à l’approvisionnement des minibus et des bus Coaster’’. Le communiqué de la même direction interdit aux chauffeurs de s’approvisionner sur plus d’une station-service.
Pourtant, certaines stations-service figurant sur la liste n’ont pas eu de carburant depuis ces derniers jours. Des longues files d’attente, du désespoir du côté de transporteurs, certains s’indignent contre cette mesure du ministère en charge de l’Energie.
Il est 10 heures à la station Mogas au centre-ville. Une longue file d’attente de bus Coaster s’observe devant la station. Pourtant, il n’y a ni essence ni mazout. Les chauffeurs assis chacun dans son véhicule attendent patiemment. Certains commencent à somnoler.
« Je suis ici depuis 6 heures. On pensait qu’après la sortie de la liste des stations sur lesquelles nous devons nous approvisionner, nous allions finalement avoir du carburant. Mais ça devient un casse-tête », confie un chauffeur. Et d’ajouter que cela fait trois jours qu’il n’a pas de carburant.
Un autre chauffeur regrette qu’il ne parvienne plus à prendre en charge sa famille : « Le transport est ma seule source de revenu. Passer une semaine sans travailler est une grosse perte ».
Même constat à la station King Star en zone Bwiza de la commune Mukaza. Des files indiennes de minibus et de bus Coaster s’observent de tous les côtés.
Un de ses gestionnaires révèle que cela fait plus d’une semaine que cette station n’a pas de carburant : « On nous a amené le communiqué du ministère ce matin. Nous attendons qu’on nous donne du carburant. Mais je doute qu’on soit approvisionné en quantité suffisante pour satisfaire toute cette clientèle ».
Il déplore que le ministère ne soit pas communicatif sur les raisons de cette pénurie. Et de demander qu’il y ait transparence dans la distribution du carburant sur les stations-service.
A la station Ex-Kobil de Kamenge en commune Ntahangwa au nord de la ville de Bujumbura, l’approvisionnement en carburant a commencé à 10h30 minutes.
Une longue file de véhicules bloquait une partie de la RN1. Même si la station est réservée uniquement à l’approvisionnement des minibus et des bus Coaster, des camions, des camions-bennes, et d’autres véhicules sont aussi sur la file d’attente.
Certains transporteurs viennent avec des bidons. « Cela fait cinq jours que je n’ai pas de carburant. Il faut que j’achète une grande quantité possible », dit un chauffeur de bus.
D’autres demandent que le ministère les laisse s’approvisionner sur n’importe quelle station-service : « Pourquoi nous obligent-ils à acheter du carburant sur certains stations ? Et dans quelques minutes, ils vont nous dire que le carburant est fini. Qu’il nous laisse libres ».
Les pompistes rejettent toute tentative de tricherie : « Nous commençons par les bus de transport. Les autres véhicules vont suivre. Personne ne va recevoir le carburant dans les bidons »
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