Burundi 2015 : L’Église tire sa carte
C’est la voix qui vient enfoncer le clou. « Nous demandons à la Ceni de glisser le calendrier électoral endéans cinq jours », vient d’avertir les Evêques de l’Eglise Catholique. Si la commission joue la sourde oreille, « nous allons retirer nos prêtres des CEPI et CECI ». Un ultimatum qui tombe juste après la mise au point du chef de l’Etat : « le changement de calendrier électoral n’aurait d’autres effets qu’induire le pays dans une crise politique », a rétorqué Pierre Nkurunziza, sur les ondes de la BBC, répliquant à la demande des bailleurs qui proposaient l’ajustement du calendrier.
Et la riposte n’a pas tardé. Ce lundi 11 mai, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse ont décidé de bloquer la deuxième tranche du financement aux élections. Soit 80 % de l’enveloppe allouée au processus, a-t-on appris de la part de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Justification des bailleurs : « le climat n’est pas propice pour des élections justes, démocratiques, inclusives et transparentes », a préciséla mission d'observation électorale de l'Union européenne au Burundi.
Une situation qui devient de plus en plus tendue avec des manifestations qui ne faiblissent pas. Précisons qu’une deuxième manifestation des femmes est attendue au centre-ville de Bujumbura la matinée de ce mercredi 13 mai. Au même moment, les chefs d’Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est sont en train de se pencher sur la question à Dar-es-Salaam en présence de Pierre Nkurunziza.