juin
24
2015

Burundi : Fuite des produits vivriers de Ngozi vers le Rwanda

La population de Ngozi risque de racheter le riz et le haricot à des prix extrêmement élevés. Ces produits vivriers exportés vers le Rwanda se vendent au prix exorbitant. L’administration s’inquiète et annonce une série de mesures en vue d’arrêter le mouvement.

La province de Ngozi a connu cette année une très bonne production vivrière de riz et de haricot. Lazare Nsaguye, Directeur de l’Agriculture et de l’élevage de Ngozi indique que la province a enregistré une récolte jamais atteinte en ces dix dernières années. Pour le riz par exemple, la  production a dépassé cette année six tonnes par hectare. La situation est semblable pour le haricot.

Cette production risque cependant de s’épuiser en très petit laps de temps. Deux facteurs expliquent ce gaspillage. L’exportation illicite du riz et du haricot au Rwanda s’est accélérée ces derniers temps. Les commerçants affirment que ces produits se vendent beaucoup plus chers au Rwanda que sur les marchés locaux. Il donne l’exemple du haricot vendu pour un prix variant de 900 à 1000Fbu au Rwanda alors qu’il ne dépasse pas 500Fbu au Burundi. Ils disent donc gagner le double du prix d’achat une fois rendu sur le territoire rwandais.

A cela s’ajoute le troc pratiqué entre Rwandais et Burundais dans les localités frontalières.  Les Rwandais amènent en effet des bassins, casseroles et autres ustensiles de cuisine qu’ils échangent avec du riz ou du haricot.

En vue d’éradiquer cette fuite une série de mesures ont été récemment prises par l’administration et la police. Le gouverneur de la province de Ngozi  Claude Nahayo précise que ces mesures visent à stabiliser la production pour éviter de les acheter plus tard à des prix exorbitants. Désormais, il est interdit de franchir la frontière avec un sac de plus de 10 kilos de riz ou de haricot. Cette tolérance pour dix kilos s’entend dans l’optique de préserver les bonnes relations de voisinage entre le Burundi et le Rwanda précise le gouverneur Claude Nahayo.

Concernant le phénomène de troc, le gouverneur de Ngozi rappelle que les concernés sont interdits de sillonner l’intérieur de la province. Ils sont uniquement permis de se limiter sur les localités frontalières avec leurs régions d’origine.

A l’intérieur du pays, les commerçants grossistes devront présenter une autorisation préalable de transport de ces produits vivriers avec précision de l’itinéraire pour des quantités plus ou moins élevées. Claude Nahayo précise que les dites mesures sont exécutoires depuis le début de cette saison sèche. Pour les contrevenants, les saisies seront distribuées aux vulnérables pour décourager la fraude.

Chantal Nyabenda, Télé Renaissance, Infos Grands Lacs  

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