Bruxelles - « Depuis avril la Communauté internationale, et en particulier la Communauté de l’Afrique de l’Est, les Nations-Unies et l’Union Européenne, ont toujours dénoncé le forcing de Nkurunziza, condamné les violences et appelé au dialogue, mais cela n’a pas empeché le Président burundais et son équipe de continuer à violer de manière flagrante les droits fondamentaux. A quoi auront donc servi tous ces communiqués et toutes ces condamnations? Aujourd’hui, la Communauté internationale est mise à l’épreuve par le régime de Bujumbura ». C’est un véritable coup de gueule que livre Bob Rugurika aux micros d’Infos Grands Lacs. Le directeur de Radio RPA, détruite lors du putsch manqué d’avril dernier, s’en prend tout particulièrement à la diplomatie africaine, coupable à ses yeux d’inaction au Burundi. « Nous sommes confrontés à l’échec cuisant de cette diplomatie, et notamment celle de l’East African Community. À quoi sert-elle si elle ne peut pas arrêter le cycle de violences ? De meme, l’Union Africaine diffuse des communiqués très contradictoires » qui symbolisent l’incohérence de la leadership du continent. « C’est grave car cela crée un mauvais précédent ». Pire. « On sait qu’au niveau international le régime de Nkurunziza peut compter sur l’appui de lobbyings obscurs, et cela est particulièrement vrai au niveau africain, qui permettent malheureusement à Nkurunziza de continuer à tuer son peuple ». Selon Bob Rugurika, « les massacres du week-end dernier ont révélé le vrai visage du régime, qui a voulu lancé un message très claire à la Communauté internationale en prenant en otage le peuple burundais ». 

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).