jui
19
2017

Burundi: le gouvernement demande aux musulmans de renoncer à la polygamie

Les responsables de la Communauté islamique du Burundi (COMIBU) n’ont encore fait aucune réaction. Le ministre burundais de l’Intérieur et de la Formation patriotique, Pascal Barandagiye, a appelé, mardi, tous les musulmans mariés à plus d’une épouse à ne garder qu’une seule femme pour se conformer à la loi, a rapporté le correspondant d'Anadolu.

«Nous demandons à tous les musulmans du Burundi qui sont mariés à plus d’une femme de s’unir légalement avec une seule femme avant la fin de cette année», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à Bujumbura.

S'adressant aux musulmans qui veulent garder leurs deux, trois voire quatre épouses, arguant que la religion musulmane le leur autorise, le ministre a précisé que le gouvernement a demandé l'avis des spécialistes de la religion. «Nous avons approché des spécialistes de la religion musulmane qui nous ont signifié que seuls ceux qui sont en mesure de traiter équitablement leurs épouses peuvent prendre plus d’une femme », a-t-il expliqué.

Le responsable burundais a, par ailleurs, rappelé que "le Burundi est un Etat laïc", soulignant que "la loi concerne donc tout le monde sans exception".

Au Burundi, les musulmans représentent moins de 10℅ de la population totale. La communauté est essentiellement implantée dans les centres urbains, notamment à Bujumbura, à Gitega (centre) et à Rumonge (Sud).

Les responsables de la Communauté islamique du Burundi (COMIBU) n’ont, quant à eux, pas réagi aux déclarations du ministre. 

Le 1er mai dernier, le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, avait exhorté les citoyens polygames et ceux vivant en union libre, à s'inscrire auprès des services d’état civil avec une seule femme avant la fin de l'année 2017. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre d'une campagne de moralisation de la société burundaise.

A l’expiration de ce délai, le gouvernement prévoit une série de sanctions, notamment la privation de la gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de cinq ans ainsi que des amendes.

AA/Bujumbura/imburi.info

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