Burundi: « Où est la communauté internationale ? »
Du feu dans les rues, des jeunes assommés par les gaz lacrymogènes, une police décidée à en découdre avec les manifestants, des militaires qui jouent au pompier en s’interposant entre manifestants et policiers, des autorités qui font l’autruche, un président silencieux, des medias et réseaux sociaux fermés, Bujumbura se transforme petit à petit en une ville fantôme. La pomme de discorde ? Pierre Nkurunziza, Président en fonction qui veut, coûte que coûte, briguer un troisième mandat.
C'est un secret de polichinelle : le Burundi est au bord du gouffre. La communauté internationale s’active pour sauver ce qui peut encore l'être : étrangement silencieuse, l’Union Africaine et son Conseil de Sécurité se réunissent ce mardi 28 avril pour « évaluer la situation ». Heureusement, un communiqué conjoint signé par les organismes internationaux de presse est sorti le même jour pour dénoncer les violations de la liberté de presse. Signé par Reporters Sans Frontières, la Fédération Internationale des Journalistes, le Comité pour la Protection des Journalistes, l’Institut Panos Europe, l’Institut Panos Grands Lacs, le groupe éditorial VITA et Radio Netherlands Worldwide, le texte appelle « la communauté internationale à réagir rapidement et avec sévérité à ces atteintes liberticides à l’information ». Dans le cas contraire, Thierry Vircoulon, directeur pour l’Afrique centrale de l’International Crisis Group (ICG) , dans une interview accordée à RFI, aura toutes les raisons de dénoncer l’échec de la communauté internationale.