Burundi : Pénurie d'essence à Kayanza
La ville de Kayanza située au nord du Burundi, peut passer plus d’une semaine sans être approvisionnée en carburant surtout le produit essence. Ce samedi 18 avril 2015, une des cinq stations de la localité, dénommée Delta, a bénéficié d’une fourniture d’environ 10.000 litres d’essence.
Il était vers 17 heures quand nous sommes arrivés sur la place de distribution. Plus d’une trentaine de véhicules faisaient la queue pendant qu’une vingtaine de motards s’étaient attroupés autour de la pompe. Quelques 3 à 4 policiers étaient présents sur le lieu pour assurer l’ordre. Dans une atmosphère sereine, chacun attendait patiemment son tour. Christian Minani, un chauffeur d’une taxi-voiture sur l’axe Kayanza- Kanyaru, le visage gai, nous a indiqué, après être servi, qu’il venait d’y passer plus d’une heure d’attente. Toutefois, il a émis le souhait que le produit d’essence devrait toujours être disponible dans les stations pour la bonne marche des activités.
Mais plus loin vers le centre-ville, dans une place qui jadis servait d’arrêt-bus, s’effectue du matin au soir une autre sorte d’approvisionnement en essence. Il est pratiqué par de jeunes gens habiles qui, profitant de cette carence, vont l’acheter à Butare au Sud du Rwanda, disent-ils. Arrivés à Kayanza, ils écoulent ce produit par détails et publiquement à un prix variant entre 3.500 FBU et 4.000 FBU. Ce genre de commerce est taxé d’illicite par les services de l’office burundais de recettes (OBR). La situation est ainsi au moment où le prix officiel est de 1.910 FBU. Les conséquences à ces spéculations influent sur le ticket de voyage qui est revu à la hausse par les usagers des véhicules de transport tel que rapporté par certaines personnes contactées. Les uns et les autres aimeraient que le gouvernement arrête des mesures qui s’imposent pour trouver une solution durable à cette situation qui date d’environ trois mois. Interrogé à ce propos, Thérence Niyonzima, directeur chargé du commerce intérieur au ministère du commerce et de l’industrie, a préféré ne pas s’exprimer là-dessus. Par contre, il nous a renvoyés au porte-parole du ministre de tutelle, dont il n’a pourtant pas voulu fournir les contacts téléphoniques.
Jean Nahimana, journaliste correspondant de la Radio-Télévision Nationale du Burundi